Les émissions de faits divers en disent-elles trop ? Invités de l'émission "Village Médias" ce matin sur Europe 1, Manon Quérouil-Bruneel et Malek Dehoune, qui co-signent l'ouvrage "La part du ghetto", une enquête en immersion dans une cité de la banlieue parisienne, ont fait un constat étonnant : des programmes comme "Enquête exclusive" et "66 minutes" sur M6 ou encore "Enquête d'action" sur W9 sont regardées assidument... en prison.
"On reproche beaucoup à la télé de faire des reportages sur les faits divers, sur le trafic de drogue, sur les banlieues dites difficiles et j'ai découvert que c'est en regardant 'Enquête exclusive' ou '66 minutes', par exemple, que les délinquants apprennent le métier", s'est étonné Philippe Vandel, animateur de l'émission.
"On regarde beaucoup M6 en prison", a confirmé la journaliste Manon Quérouil-Bruneel. "Ils s'appuient là-dessus pour apprendre des erreurs de ceux qui sont tombés. Ils apprennent la façon dont il faut parler à une juge, pour éviter de prendre trop cher", a notamment expliqué l'auteure. Un exemple parmi tant d'autres car, grâce aux nombreux reportages diffusés chaque semaine, toutes chaînes confondues, les délinquants ont aussi appris comment s'organise une perquisition ou encore l'importance des relevés téléphoniques pour les confondre, tout en sachant que ces derniers ne peuvent pas être remontés plus de trois mois en arrière. "Donc ils nient tout ce qui s'est passé avant puisqu'il n'y aura aucune preuve", a expliqué Manon Quérouil-Bruneel.
"Et ça, ils l'ont appris grâce à Bernard de la Villardière !", s'est amusé Philippe Vandel. Et les deux auteurs du livre de s'exclamer ironiquement : "Voilà, merci Bernard. Pour une fois, on peut le remercier...". puremedias.com vous propose de découvrir cette séquence, à partir de 4'.