Ce n'était définitivement pas sa soirée. Après avoir s'être fait violemment tacler par Nicolas Sarkozy au cours du troisième débat de la primaire et du centre diffusé sur France 2, David Pujadas s'est pris une nouvelle volée de bois vert de la part des candidats en fin d'émission. À la fin de celle-ci, les équipes des candidats et les organisateurs du débat (France 2, Europe 1 et la presse régionale) avaient convenu d'un temps d'une vingtaine de minutes pour que les sept prétendants à l'Elysée puissent s'interpeller entre eux.
Problème, François Fillon ne s'est vraisemblablement pas souvenu que son équipe avait accepté ces règles. L'ancien Premier ministre s'insurge alors et interpelle vertement David Pujadas : "Est-ce que je peux faire une remarque ? Vous êtes en train de nous couper la parole sur des sujets absolument fondamentaux". Le journaliste tente alors de se défendre, "C'est pour vous laisser de la liberté".
"Mais justement, on n'en veut pas !" s'agace François Fillon, qui ajoute "On n'est pas des commentateurs, on n'est pas là pour s'interpeller les uns contre les autres". "Bah si" répond David Pujadas. "Non, on est là pour parler aux Français" tranche l'ancien Premier ministre. Le journaliste en profite alors pour lui rappeler que "Il y a eu des discussions avant cette émission", précisant "Ce sont les positions que vous avez prises".
"C'est tout le problème de la conception de ces émissions. C'est une conception qui est en termes de spectacle, pas en termes de fond" rétorque François Fillon. Le sourire aux lèvres, l'arbitre du débat se défend à nouveau et répond "Je ne sais pas s'il y a eu beaucoup de spectacle ce soir, on a été au fond des choses".
Quelques instants plus tard, la passe d'armes avec François Fillon est à peine achevée qu'Alain Juppé s'en prend à son tour au journaliste. Nathalie Kosciusko-Morizet , très caustique durant toute la durée du débat, relève "Je sens qu'on est parti pour avoir des débats entre candidats et journalistes plutôt qu'entre les candidats". Alain Juppé décide alors à son tour de bousculer les règles préalablement établies et lance "J'ai envie de faire comme François Fillon, de parler d'autre chose. Par exemple, on a pas du tout parlé de la ruralité aujourd'hui". puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.