Un clash qui ne passe pas. Le 18 septembre 2019, dans un épisode des "Marseillais contre le reste du monde" sur W9, une candidate de l'émission, Maëva Ghennam avait vivement critiqué la coupe de cheveux afro curly d'une autre participante, Anissa, lors de son élimination de la télé-réalité. Des propos qui avaient été jugés racistes sur les réseaux sociaux et qui avaient conduits certains téléspectateurs à saisir le Conseil supérieur de l'audiovisuel.
Pour rappel, lors du départ d'Anissa du programme, Maëva Ghennam a fait part de sa joie de voir partir sa concurrente : "En tout cas, c'est toi qui t'en vas, tête de choux-fleur ! Tu ne vas pas nous manquer". "Ferme ta bouche !", avait répondu l'autre jeune participante de W9. Et d'ajouter : "Tu es une cagole ! Tu me tailles, comme ça, sur mes cheveux... Il y a deux jours, tu disais que j'étais un mannequin et que j'étais archi belle !". "Bisous, le palmier ! Bisous ! Allez, tu dégages !", avait lâché Maëva Ghennam. Face caméra, Anissa avait estimé que ces attaques étaient "au ras des pâquerettes" : "Le niveau est très bas. Je la laisse dans son délire !". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
A la suite de la diffusion de ces images, de nombreux internautes n'ont pas apprécié que Maëva Ghennam ait qualifié Anissa de "tête de choux-fleur" et "palmier" en raison de sa coupe afro curly. Le lendemain, la candidate incriminée avait alors réagi sur Twitter, indiquant qu'elle n'était "pas raciste" car elle avait été "fiancée avec un métis" et que "sa belle-mère était black" : "Mon style de mec, c'est les métisses". Et de préciser plus que maladroitement : "Et j'adore le Mahélé et les Samboussas".
Face à cette surenchère, par le biais de son compte Instagram, Anissa avait également commenté la séquence de W9 : "Je pense que toutes les filles avec une coupe afro se sentiront concernées (quand je dis les filles, je parle aussi des femmes blanches car il n'y a pas que les métisses ou les noirs qui ont les cheveux bouclés ou frisés...)". Elle a alors poursuivi : "On a toutes eu déjà des commentaires comme ça et cela me met hors de moi car cette fille complètement ignorante nommée Maëva donne un mauvais exemple". Selon elle, les propos "immatures" de la Marseillaise "rendent les enfants bêtes et stupides comme elles" : "Beaucoup de filles n'arrivent pas à accepter leurs cheveux justement à cause de ce genre d'insultes". Et de conclure : "Je ne pense pas du tout que Maëva soit raciste. Elle est seulement stupide !"
Saisi par des téléspectateurs, le CSA a examiné la séquence et a constaté, dans une décision rendue publique aujourd'hui, que les participants des "Marseillais contre le reste du monde" et la présentatrice Catalia Rasami "étaient restés sans réaction face aux multiples agressions verbales visant l'apparence physique d'une candidate". "Par ailleurs, l'émission faisant l'objet d'un enregistrement préalable, la diffusion de cette séquence résultait d'un choix délibéré de l'éditeur", a précisé le Conseil. Ainsi, il a relevé "un manquement de la chaîne à ses obligations conventionnelles" et a demandé à ses responsables de veiller "à la maîtrise de l'antenne" et de ne "pas mettre en avant de manière excessive l'esprit d'exclusion, ni encourager des propos diffamatoires ou injurieux à l'encontre de participants".