Il renaît de ses cendres ! Le journal gay "Têtu" est de retour grâce à un collectif d'entrepreneurs qui a levé 700.000 euros pour une relance qu'ils espèrent "pérenne". En février dernier, le Tribunal de commerce de Paris avait prononcé la liquidation judiciaire du titre, un an après une tentative de relance en kiosque qui s'était conclue par un échec. Lors de la décision de justice, la société avait accumulé plus de 230.000 euros de dettes pour un peu plus de 50.000 euros d'actifs.
Pour cette renaissance, le magazine LBGT peut compter sur de nombreux investisseurs, tels que le journaliste Marc-Olivier Fogiel, le fondateur de Villa Mederic Marc Hernandez et Cyril Chapuy de L'Oréal Luxe. "Mon gros sujet est de stabiliser 'Têtu' dans la durée pour redonner confiance aux journalistes qui vont travailler avec nous", explique Albin Servant, patron de la SAS Têtu Ventures, à l'AFP, ajoutant que "700.000 euros, c'est très bien pour commencer". Il poursuit : "Ma conviction est qu'il faut que 'Têtu' opère sa mue numérique et fasse en sorte de trouver d'autres territoires d'expression. On est à fond sur les nouvelles écritures médias, la vidéo, les podcasts et les intégrations sur les réseaux sociaux."
Concernant la plateforme numérique, elle sera relancée par quatre journalistes déjà attelés à la tâche. La deuxième échéance sera "la livraison d'un site entièrement rénové à la rentrée de septembre", précise le nouveau directeur de la rédaction, Romain Burrel. L'objectif est que Têtu.com soit la locomotive financière de la version papier, qui sera relancée à la fin de l'année dans un format trimestriel et tirée à 40.000 exemplaires.
Ce n'est pas la première fois que le journal gay est relancé. Créé en 1995 par des militants anti-SIDA, avec le soutien de Pierre Bergé, le magazine était auparavant une référence de la communauté homosexuelle française, mais souvent déficitaire. Après avoir essuyé des années de pertes, Pierre Bergé avait vendu pour 1 euro symbolique "Têtu" à Jean-Jacques Augier en 2013. Deux années plus tard, le journal et son site étaient placés une première fois en liquidation judiciaire. Début 2017, Idyls Media a racheté les actifs du magazine et a relancé le site internet. Une aventure qui s'est soldée par une nouvelle liquidation judiciaire en février dernier.