Juste une mise au point. "20 minutes" a présenté ses excuses à ses lecteurs, ce vendredi 1er décembre 2023, après avoir employé "une formulation maladroite et erronée" dans sa Une du jour. Le journal gratuit avait en effet "choisi de consacrer sa Une à la journée internationale contre le sida, conscient que la sensibilisation et l'appel à la prévention auprès du plus grand nombre demeure encore crucial", a écrit ce vendredi la direction sur X (anciennement Twitter).
À LIRE AUSSI : "20 minutes" usurpé dans une vidéo de propagande prorusse, le journal porte plainte
"Notre rédaction", poursuit-elle, "a voulu aborder en particulier la question de la PrEP. Ce traitement préventif est un moyen de lutte efficace contre le VIH et a résolument participé à endiguer la propagation du virus", précise-t-elle dans la foulée. Pour résumer son dossier du jour en Une, la rédaction a usé d'un jeu de mot – "Au plus PrEP des risques" – et accompagné son titre et sa photo d'illustration de la légende suivante.
"Le recours au traitement préventif contre le VIH aurait tendance à réduire les précautions et augmenter les autres infections sexuellement transmissibles", est-il indiqué. Une association d'idées qui a fait réagir les militants – certains qualifiant cette Une de "honte" – et jusque dans les rangs des députés.
"Très surpris de cette une de '20 minutes' qui jette l'opprobre sur les personnes en parcours PrEP", s'est ainsi étonné, sur X, Raphaël Gérard, député Renaissance de Charente-Maritime. "Pour atteindre l'objectif d'éradication de l'épidémie de VIH d'ici 2030, il est impérieux de promouvoir tous les outils de prévention et de briser les stigmates", estime-t-il au contraire.
Les réactions suscitées par sa Une ont poussé le journal à réagir. "Nous tenons à clarifier que, contrairement à ce que notre Une pourrait laisser penser, il n'existe pas de corrélation directe entre l'utilisation de la PrEP et une augmentation des IST (infections sexuellement transmissibles)", martèle la direction de la rédaction. "Cette nuance est cruciale pour une compréhension précise de la situation, et nous présentons nos excuses à nos lecteurs cette formulation maladroite et erronée, ne reflétant pas le contenu de l'article".
En effet, dans son article, la journaliste Lise Abou Mansour donne notamment la parole au professeur Jean-Michel Molina, du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Saint-Louis à Paris, qui avance plusieurs facteurs pour expliquer une augmentation des IST. Avant de conclure que "si on constate une hausse des IST, c'est parce qu'on les dépiste beaucoup plus régulièrement".