Elle remporte une deuxième bataille judiciaire contre le journal. Selon l'AFP mardi, l'actrice Sand Van Roy a fait condamner en diffamation "Le Point" et le journaliste Aziz Zemouri pour un article sur l'affaire Luc Besson, datant d'octobre 2018. En mai de la même année, la comédienne belgo-néerlandaise avait accusé Luc Besson de viol. En février 2019, la plainte de Sand Van Roy avait été classée sans suite par le parquet de Paris. Elle a ensuite déposé une nouvelle plainte avec constitution de partie civile. Un non-lieu a été prononcé en décembre 2021 dans cette affaire, confirmé en appel en mai 2022. La plaignante a formé un pourvoi.
Aujourd'hui, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Etienne Gernelle, directeur de la publication du "Point" et Aziz Zemouri, à payer respectivement 3.000 et 2.000 euros d'amende, ainsi qu'à verser solidairement 3.000 euros de dommages et intérêts à Sand Van Roy, et 2.000 euros de frais de justice. Le passage incriminé dans l'article doit être retiré du site du "Point".
Dans l'article concerné, le journaliste avait affirmé que Sand Van Roy aurait déposé "une autre plainte pour viol qui date de plusieurs mois contre un individu non connu" en Belgique. Devant les enquêteurs, Luc Besson se serait "souvenu qu'elle lui en avait parlé". "Il a mis en doute ces faits de viols étant donné qu'en ce qui le concerne, ils sont faux, a-t-il affirmé", était-il écrit dans l'article. Selon l'un des avocats de l'actrice, ces informations du "Point" sont une "pure invention" : "Il n'y a jamais eu de plainte en Belgique contre un inconnu".
Cet article du "Point" "déconsidère la procédure engagée" par la comédienne et "laisse accroire qu'aucun élément tangible ne viendrait supporter les accusations portées à l'encontre de de Luc Besson", a déclaré la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, selon l'AFP. La justice a estimé qu'Aziz Zemouri "semble prendre fait et cause" pour le réalisateur dans une forme de "promotion de sa défense" et qu'il "insinue" que la plaignante "dépose des plaintes pour viol dépourvues de tout fondement".
La justice n'a pas retenu la bonne foi de l'hebdomadaire et de son journaliste. A l'audience, ils ont produit un "cliché pris d'une moitié d'une feuille", présenté comme "un extrait de l'audition de Luc Besson" devant les forces de l'ordre. "La capture d'écran ne revêt, au vu de sa présentation, aucune valeur probante, rien ne permettant d'affirmer qu'elle n'a pas fait l'objet d'une manipulation", a considéré le tribunal.
Ce n'est pas la première fois que Sand Van Roy remporte un bras de fer judiciaire contre "Le Point" et Aziz Zemouri. En juin 2021, l'actrice les avait fait condamner pour diffamation à la suite d'un autre article la qualifiant de "call-girl". Une condamnation confirmée en appel en avril.
Ces derniers jours, Aziz Zemouri a publié de fausses informations concernant Raquel Garrido et Alexis Corbière. Il avait écrit mercredi sur le site du "Point" que le couple de parlementaires exploitaient une femme de ménage sans papiers. Après avoir présenté ses excuses jeudi, Etienne Gernelle avait annoncé avoir retiré l'article du site. Le journaliste a été mis à pied. De leurs côtés, les deux députés ont annoncé déposer plainte.