Anne Nivat ne passe pas par quatre chemins. La journaliste et femme de Jean-Jacques Bourdin à la ville a réagi, ce mercredi dans "C à vous", à la brève allocution de Valérie Pécresse prononcée la veille au début de l'émission "La France dans les yeux" sur BFMTV.
Face à l'intervieweur de la chaine d'info, contre qui une plainte a été déposée le 11 janvier pour agression sexuelle, la candidate Les Républicains s'est érigée en chantre de la libération de la parole des femmes victimes de violences. "Si ces accusations sont avérées, elles sont graves et elles doivent être condamnées. (...) Présidente de tous les Français, je ne laisserai plus aucune femme avoir peur de porter plainte. La loi du silence, c'est fini", a-t-elle soutenu face à Jean-Jacques Bourdin, qui rappelons-le, conteste "avec force" les faits qui lui sont reprochés.
Si elle est "absolument d'accord" avec Valérie Pécresse lorsqu'elle dit "qu'elle est contre les violences faites aux femmes", Anne Nivat a pointé du doigt "l'instrumentalisation immédiate, politique et la com', bien sûr, la com' qui arrive tout de suite. Là, on a eu droit à un exercice de communication et je vous dis que je le réprouve, voilà". Relancée par Anne-Elisabeth Lemoine, Anne Nivat a précisé sa pensée : "C'est de la com' parce que ce sont des éléments de langage parce qu'elle dit ça (mais) elle est venue à l'émission (...) parce que ça fait de l'audience". Comme le révélait puremedias.com mardi, Valérie Pécresse avait, en effet, conditionné sa participation à la première de "La France dans les yeux" à une prise de parole introductive, ce que BFMTV a accepté.
"Ce que vous voulez dire c'est que si elle avait eu des doutes ou des scrupules, elle aurait mieux fait de ne pas venir ?", interprète Patrick Cohen. "Je ne sais pas, je ne suis pas dans la tête de Valérie Pécresse", a refusé de répondre Anne Nivat. "Donc ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit". "(Valérie Pécresse) s'est servie de ces accusations pour se donner une stature ?", a, à son tour, interrogé Emilie Tran Nguyen. "Vous m'avez demandé ce que j'ai pensé de ce qu'a dit Valérie Pécresse, je vous l'ai dit. Je crois que j'ai été très claire", a conclu la journaliste, actuellement en promotion de son livre "La France en face". "Moi j'ai foi en la Justice, pas vraiment en les journalistes... Le parquet de Paris va travailler, je vous rappelle que les faits sont prescrits". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Selon "Le Parisien", une ancienne journaliste de BFMTV, âgée de 25 ans au moment des faits allégués, accuse le présentateur du même groupe, alors âgé de 64 ans, d'avoir tenté de l'embrasser à plusieurs reprises dans la piscine d'un hôtel à Calvi, en Corse, lors d'un voyage de presse auquel participaient des salariés du groupe NextRadioTV en 2013. Selon la plainte déposée mardi 11 janvier devant les policiers du commissariat du XVIe arrondissement, les faits se seraient déroulés vers 6h du matin dans la piscine de l'hôtel où la journaliste nageait, tout comme le matinalier de RMC de 2001 à 2020. Dans la foulée de la révélation de cette plainte, Altice media a annoncé "diligenter une enquête interne pour s'assurer qu'aucun fait de ce type n'a été porté à la connaissance des managers ou collègues des intéressés (plaignante et mis en cause)".