"Arrêtez de faire chier Bernard Pivot !". C'est la phrase que François Morel a répétée durant toute sa chronique ce matin sur France Inter. Dans son billet hebdomadaire, l'humoriste a tenu à prendre la défense de l'écrivain de 84 ans et de son émission culte sur la littérature, "Apostrophes". Depuis la révélation de l'affaire Matzneff, Bernard Pivot est accusé de complaisance vis-à-vis de l'auteur controversé à la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux d'un extrait d'"Apostrophes" dans lequel Gabriel Matzneff était invité à s'exprimer en 1990.
Depuis la fin du mois de décembre, l'auteur de "Ivre du vin perdu" est sous le feu des critiques après l'annonce de la parution d'un ouvrage baptisé "Consentement". Sorti ce vendredi, ce livre est le témoignage de l'éditrice Vanessa Springora, relatant comment elle a été séduite au milieu des années 1980, et alors qu'elle était âgée de 14 ans, par un écrivain de renom appelé "G" ou "G.M" dans le récit. Derrière ces initiales, Gabriel Matzneff, qui a toujours proclamé dans ses ouvrages son goût pour les jeunes filles et les jeunes garçons.
"Pendant quinze ans, au siècle dernier, Bernard Pivot a donné envie d'acheter des livres, parfois des chefs d'oeuvre, parfois des bouquins oubliables, mais chaque vendredi soir, sur le service public, il a donné envie de lire et de comprendre le monde. Le monde est composé de types bien et de salauds. Hélas, c'est injuste, mais ce ne sont pas toujours des types bien qui écrivent des bons livres", a débuté François Morel dans sa chronique. Et d'ajouter : "En l'occurence, je ne savais même pas si Gabriel Matzneff était un bon ou un mauvais écrivain vu que je ne me suis jamais donné la peine de le lire."
Le chroniqueur de France Inter a poursuivi : "Arrêtez de faire chier Bernard Pivot ! Sous prétexte qu'il a reçu à plusieurs à reprises un écrivain pédophile dont les propos en son temps auraient dû alarmer le parquet, qui en d'autres occasions s'est saisi de lui-même, mais qui à l'époque a préféré se taire, fermer les yeux et se boucher les oreilles". François Morel a rappelé que Bernard Pivot "n'est pas l'inventeur de la pédophilie" et "n'est pas non plus son prosélyte" : "Pivot a invité des militaires sans promouvoir la guerre. Pivot a invité des curés sans défendre la religion."
"Arrêtez de faire chier Bernard Pivot ! Si 'Apostrophes' avait été vivant du temps de Frédéric Beigbeder, sans doute, y aurait-il été invité. Sans doute aurais-je ressenti un certain agacement à entendre des propos inélégants et malhonnêtes", a conclu François Morel au sujet de l'ancien chroniqueur de France Inter. puremedias.com vous propose de visionner la séquence. Ces derniers propos de François Morel font référence au livre que sort ce vendredi Frédéric Beigbeder, et dans lequel l'écrivain critique la station du service public. Une radio qui l'avait évincé en novembre 2018 après sa chronique ratée dans la matinale de Nicolas Demorand et Léa Salamé.