Après les révélations fracassantes des Inrocks sur les méthodes de casting de Jean-Marc Morandini, le volet judiciaire va s'ouvrir. Selon Le Parisien ce matin, plusieurs comédiens de la web série "Les Faucons" s'apprêtent à porter plainte contre l'animateur d'Europe 1. Jonathan Louis, qui a témoigné dans les colonnes du journal, va attaquer le journaliste pour "harcèlement sexuel" et "travail dissimulé". Son avocat, Me Laurent Cailloux-Meurice, est en contact avec d'autres jeunes garçons pour une éventuelle action commune. Il y a deux volets dans cette affaire, l'un concerne le droit du travail, les comédiens n'ayant pas signé de contrat, l'autre relève du pénal. "Nous allons porter plainte pour harcèlement sexuel. La police prendra le relais et lancera une enquête", explique l'avocat à nos confrères.
Jonathan Louis n'est pas le seul à lancer une action en justice contre l'animateur. Un autre avocat, Thierry Vallat, défend les intérêts de trois autres comédiens de la série. "Nous avons évoqué le problème de l'usurpation d'identité. Pour le moment, c'est toujours le flou autour de l'utilisation du nom de 'Catherine Leclerc' [la directrice de casting]. Il y a ensuite le problème du travail dissimulé. Et puis il y a enfin le harcèlement, parce que ce qui sous-tend toute cette affaire, c'est du harcèlement totalement caractérisé", explique-t-il à francetvinfo.fr.
Me Vallat parle "d'abus d'autorité", et lui aussi de "harcèlement sexuel". "On est dans un schéma construit, avec des e-mails envoyés à 5 heures du matin, qui a laissé ces jeunes dans une position de fragilité. C'est du harcèlement sexuel. Et ça a continué sur le tournage, avec des scènes de nu rajoutées à tort et à travers. Quand l'un d'entre eux a refusé une scène de sexe, il a été viré et n'a pas été payé", détaille-t-il.
Jean-Marc Morandini est attendu à Paris ce week-end par son employeur principal, Europe 1. Il doit s'expliquer sur l'affaire avec Denis Oliviennes et Fabien Namias, patron de la station. "On ne peut pas imaginer qu'un quelconque soupçon pèse sur la station", réagissait-il hier. De son côté, NRJ 12 assure "lui faire confiance tant que rien n'est avéré". Enfin, Canal+, qui compte lui donner une tranche sur sa chaîne iTELE future CNEWS à la rentrée, n'a pour l'heure pas réagi. "On attend de voir quelle sera la décision d'Europe 1", nous fait savoir un cadre du groupe dirigé par Vincent Bolloré.