Harvey Weinstein aura tout perdu. Blacklisté par l'Académie des Oscars, le producteur, empêtré dans plusieurs affaires de viol et harcèlement sexuel, est désormais persona non grata dans le milieu du cinéma... et au-delà. À titre symbolique, Emmanuel Macron a demandé à ce que la Légion d'honneur lui soit retirée tandis que la ville de Deauville, qui accueille chaque année le festival du cinéma américain, vient de retirer le nom du producteur qui ornait l'une des planches de la station balnéaire.
Mais les ennuis du producteur continuent d'abîmer l'image de sa société. Ce lundi, The Weinstein Company, la société de production détenue par Harvey Weinstein et son frère, Bob, a annoncé qu'elle était entrée en discussion avec le fonds d'investissement Colony Capital pour un rachat total ou partiel de son capital. Pour rappel, la compagnie du producteur jouit d'un catalogue de films particulièrement prestigieux, composé notamment de "Blue Valentine", "Happiness Therapy" ou encore des films de Quentin Tarantino.
Depuis l'éclatement du scandale, la survie de l'entreprise du producteur est clairement en jeu. Apple vient ainsi d'annuler un projet de série sur Elvis Presley qui devait être produit par Harvey Weinstein. Éclaboussée par le scandale, Amazon a indiqué la semaine dernière être "en train d'étudier ses options pour les projets actuellement en cours avec la Weinstein Company". Un retrait du géant de la distribution en ligne serait un coup très difficile pour le studio qui tente d'organiser sa survie depuis qu'elle a limogé Harvey Weinstein de la direction.
"Nous pensons qu'un investissement de Colony et son soutien aideront à stabiliser les activités en cours de la société et rassureront nos partenaires dans la distribution et la production dans le monde" a déclaré Tarak Ben Ammar, l'un des dirigeants de la Weinstein Company. Samedi, dans un entretien accordé au "Hollywood Reporter", Bob Weinstein, frère de Harvey, avec lequel il a co-fondé Miramax puis la Weinstein Company, avait indiqué qu'il envisageait un changement de nom de la société et une revente des parts de son frère.