Il charge la presse. Ce mercredi, "Le Canard enchaîné" a révélé qu'une enquête préliminaire avait été ouverte le mois dernier pour "abus de confiance" contre plusieurs dirigeants de la France insoumise, soupçonnés d'avoir réglé avec les moyens du mouvement politique des amendes et des dommages et intérêts qu'ils avaient été condamnés à verser. Cette décision avait été prise à la suite de la perquisition houleuse du parti en 2018.
Invité ce matin dans l'interview politique de Franceinfo, menée par Marc Fauvelle et Renaud Dély, Alexis Corbière, ténor de la France insoumise, a estimé qu'il n'y avait "pas d'affaire", car cela "relevait du civil" et que "ça pouvait être payé par un tiers". Mais ce que le député de gauche n'a pas apprécié, c'est la publication de l'information de l'ouverture d'une enquête préliminaire dans la presse.
"Ce qui m'agace, c'est que là encore, il y a une enquête préliminaire qui est ouverte. Il y a un couple qui se forme : justice et presse. Sans même qu'il y ait un coup de fil qui ne soit passé à qui que ce soit de la France insoumise ! On a un article qui sort, qui buzze depuis hier (...) Les braves gens se disent : 'Ils ne sont pas très honnêtes ces Insoumis !'", a lancé Alexis Corbière. Marc Fauvelle a ensuite rappelé qu'une enquête préliminaire "ne valait pas une condamnation" : "C'est le début d'une procédure judiciaire et ça peut s'arrêter immédiatement. L'enquête préliminaire, c'est ce qui a abouti aussi à l'affaire Fillon !"
Le parlementaire a poursuivi : "Moi, ce que je n'accepte pas ! Hier, j'étais assis à côté de Jean-Luc Mélenchon lors des questions au gouvernement. Il y a un tweet qui sort du 'Canard enchaîné'. Il annonce que demain il y a une enquête préliminaire contre Jean-Luc Mélenchon. Pendant une heure et demi, il ne sait pas de quoi on parle. Que la presse soit plus informée que les gens concernés, je ne l'accepte pas !". Alexis Corbière a assuré qu'il s'agissait d'un "problème de fond" avec "une instrumentalisation de la justice" et "une utilisation parfois de la presse pour créer un halo de doute vis-à-vis des gens". "Moi, par exemple, vous évoquez que je suis passé en procès en septembre à Bobigny. Je n'ai jamais reçu de convocation ! 'L'Express' a publié ma convocation, mais pas moi ! La presse aujourd'hui sert à créer de la suspicion ! Une fois de plus !", a-t-il conclu. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.