Après Ben Bernanke en 2009, Mark Zuckerberg en 2010, les protestataires (ceux du Printemps arabe jusqu'aux indignés du monde entier) en 2011, Barack Obama en 2012 et le pape François en 2013, et les "cinq combattants" contre Ebola l'année dernière, la rédaction de "Time Magazine" vient de dévoiler quelle était sa traditionnelle "personnalité de l'année" pour 2015.
Et selon l'hebdomadaire américain du groupe Time Inc., mis en bourse en juin 2014 par Time Warner, il s'agit cette année de la chancelière allemande Angela Merkel, qui vient de fêter ses 10 ans à la tête de la première puissance économique européenne. Dans son portrait, Karl Vick du magazine revient notamment sur la trajectoire extraordinaire de celle qui est passée de "fille de pasteur luthérien en Allemagne de l'Est" à "leader de facto du continent" européen. Dans son article, le journaliste américain salue notamment le rôle de la "femme la plus puissante du monde" dans la crise grecque mais aussi la position d'Angela Merkel dans celle des migrants, qualifiée de geste "le plus généreux et sincère de l'histoire récente".
"Vous pouvez être d'accord ou pas avec elle, mais elle ne choisit pas le chemin le plus facile", a pour sa part estimé dans un communiqué Nancy Gibbs, la directrice de publication de Time. "Parce qu'elle a demandé davantage à son pays que la plupart des politiciens auraient osé, parce qu'elle a tenu bon face à la tyrannie et à l'opportunisme et parce qu'elle a amené un leadership moral ferme dans un monde où il se fait rare, Angela Merkel est la personnalité de l'année de Time", a-t-elle ajouté.
La chancelière allemande a devancé, dans l'ordre, le chef du groupe Etat islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, le candidat américain à la primaire républicaine Donald Trump, le mouvement américain pour les droits des Noirs Black Lives Matter et le président iranien Hassan Rohani.
Donald Trump n'a pas manqué de réagir à ce choix dans son style si caractéristique. Jamais avare d'une provocation, le candidat américain à la présidentielle a écrit sur Twitter : "Je vous l'avais bien dit que 'Time Magazine' ne me choisirait jamais comme personnalité de l'année alors que j'étais le grand favori. Ils ont choisi la personnalité qui est en train de ruiner l'Allemagne".