A moins de quatre-vingt jours de la présidentielle, les patrons des grandes rédactions ont bien l'intention de faire plier le Conseil constitutionnel sur le décompte du temps de parole des politiques. Après la lettre qui lui a été adressée par neuf grands médias hier, Arlette Chabot, directrice de l'information à Europe 1, en a remis une couche le plateau de "Telle est ma télé" (TPS Star, diffusion dimanche à 13h30).
"En ce moment, on fait du rattrapage ! On invite des gens et on ne sait même pas s'ils auront des signatures. Il y a des gens qui ont de vrais programmes, d'autres sont sur des thématiques de niche ou de témoignage. Cela n'a pas de sens, il faut le dire, a-t-elle expliqué. On a une vraie mission pendant cette période, c'est l'élection qui mobilise le plus les Français et nous, on ne peut plus faire notre boulot, ça ne va pas !". Arlette Chabot plaide pour l'instauration de quotas définis par le CSA avec "une instance d'appel", qui pourrait être saisie par les candidats s'ils s'estiment lésés dans leur représentation médiatique.
C'est à partir du 20 mars, jour où la liste des candidats à l'élection présidentielle est publiée au Journal Officiel, que chaînes et radios doivent respecter un temps strictement égal entre chaque candidat. Si François Hollande obtient 10 minutes au 20 Heures de France 2, le plus petit des candidats devra obtenir par compensation le même temps, pas forcément sur le même créneau horaire.
A partir du 9 avril, tout se complique. L'égalité du temps de parole et du temps d'antenne doit être respectée scrupuleusement. Chaque candidat devra alors s'exprimer dans des conditions comparables d'horaires et d'audiences. Pas question de "compenser" un petit candidat avec un reportage dans le journal de la nuit par exemple. C'est pour cette raison qu'au mois d'avril, "Des paroles et des actes" s'interrompt sur France 2.
Telle est ma télé
TPS Star, présenté par Matthias Gurtler.
Dimanche à 13h30, en clair.