"Y'a-t-il encore un pilote dans l'avion (dans le groupe Lagardère) ?" se demande ce matin La Tribune. Le quotidien économique a décidé aujourd'hui de faire sa Une sur la société d'Arnaud Lagardère, créée par son père au début des années 1990.
Le journal explique que l'inquiétude grandit sur la gouvernance du groupe après la diffusion d'une "vidéo d'Arnaud Lagardère minaudant avec sa nouvelle compagne de 20 ans, le mannequin belge Jade Forêt ".
Cette séquence "a fait l'effet d'une bombe à l'intérieur du premier groupe de médias français qui occupe de surcroît une place stratégique dans le paysage aéronautique et militaire", assure le quotidien, qui ne se prive pas pour remettre en cause la pertinence de cette vidéo : "Cette déclaration d'amour télégénique, d'un goût peu sûr, c'est un euphémisme, aurait pu être considérée comme un "accident", si elle n'était pas une nouvelle illustration de la désinvolture avec laquelle Arnaud Lagardère, 50 ans, conduit son groupe qui employait 28.000 personnes fin 2010".
Dans son article, La Tribune rapporte les nombreuses critiques dont le groupe et son premier dirigant feraient l'objet, rappelant que le cours de l'action a été divisé par deux en moins de cinq ans. Le quotidien fait état de critique au sein même de l'état-major du groupe, citant plusieurs collaborateurs d'Arnaud Lagardère : "On dit que c'est Liliane Bettencourt qu'il faut mettre sous contrôle. Et Arnaud Lagardère ? Au moins L'Oréal, c'est géré !", ou encore "Depuis six mois, le groupe est à l'arrêt. Arnaud décale ou annule tous ses rendez-vous".
Enfin, La Tribune critique la stratégie (ou l'absence de stratégie) d'Arnaud Lagardère, qui s'est séparé "à la surprise générale" de ses magazines à l'international ou de Virgin 17 en France. Une cession qui est intervenue alors que l'héritier de Jean-Luc Lagardère est très endetté (il doit plus de 400 millions d'euros en banque).