Nouveau programme sur TF1 pour Arthur. A partir de 0h55 dans la nuit de vendredi à samedi, l'animateur proposera "Show Must Go Home", une nouvelle émission qu'il a lancée pendant la période du confinement sur les réseaux sociaux. Chaque jour en direct à 16h30 et pendant une heure, un Arthur confiné chez lui reçoit virtuellement via Facebook et Instagram trois à quatre invités, également confinés chez eux. Au menu : des jeux, des défis, des anecdotes pour divertir les internautes. C'est un best of de cette émission que proposera ce soir TF1. A l'occasion de cette première diffusion télé de "Show Must Go Home", puremedias.com a pu interroger Arthur pour qu'il nous présente ce programme, évoque la crise que traverse l'industrie audiovisuelle actuellement, mais aussi ses projets après le confinement.
Propos recueillis par Benjamin Meffre.
puremedias.com : Pouvez-vous nous présenter "Show Must Go Home" en quelques mots ?
Arthur : "'Show Must Go Home' est un mélange de "Vendredi tout est permis" à la maison et d'"Arthur et les pirates" (sa célèbre émission de radio diffusée dans les années 1990 et 2000, ndlr). C'est un gros show, rigolo, sans gros moyens, mais où l'essentiel est mis en avant : la déconne. Avec pour moi, le plaisir de revenir en plus au direct.
Que verra-t-on dans le numéro de ce soir diffusé sur TF1 ?
Ce soir, on va découvrir ce show à base d'épreuves que nous donnons à faire aux célébrités. C'est aussi une émission où l'on montre les images les plus drôles qui circulent sur les réseaux sociaux à propos du confinement. Côté casting, on aura Denis Brogniart, Alessandra Sublet, Camille Combal, Franck Dubosc, Kev Adams, Jean-Pierre Pernaut ou encore Arnaud Ducret. Que du lourd.
Quelle a été la genèse de "Show Must Go Home" ?
Au début, "Show Must Go Home" était juste une grosse rigolade. Je suis parti seul avec mon téléphone portable. Au bout d'une semaine, nous sommes passés d'un téléphone portable à une régie, avec des réalisateurs et des monteurs chez eux. Ce qui était quelque chose de très amateur, de très "années 1980", est devenu un peu plus professionnel, même si cela ne l'est pas encore totalement puisque je suis souvent à quatre pattes pendant l'émission pour rebrancher des prises multiples (rires). J'ai quand même fait une émission entière le bras levé pour essayer de capter un peu de 4G (rires) !
"Je ne me suis jamais autant électrocuté de toute ma vie"
Vous êtes vraiment seul chez vous lorsque vous tournez l'émission ?
Je suis totalement seul. Bien sûr, mon équipe m'a proposé de m'envoyer des techniciens pour m'aider. Mais suis tellement parano que j'ai refusé et j'ai préféré faire des visioconférences durant lesquelles on m'expliquait comme installer les micros ou régler les lumières. Je suis devenu un véritable chef-op'. Je n'ai jamais autant bricolé de toute ma vie et je ne me suis jamais autant électrocuté de toute ma vie aussi ! C'est génial ! C'est une vraie cure de jouvence ! J'ai l'impression que François Mitterrand vient de légaliser les radios libres (ce que le président de la République a fait en 1981, ndlr).
Comment est venue l'idée de créer "Show Must Go Home" ?
Le décret du confinement est tombé le jour où l'on devait commencer à tourner les premières répétitions de "District Z". Nous travaillons sur ce programme depuis deux ans et sur ce décor, le plus gros de l'histoire de la télévision, depuis le mois de décembre. C'est vous dire les efforts fournis... J'ai senti que mes équipes étaient vraiment très affectées par cette annulation, d'autant plus qu'on ne sait pas quand on pourra tourner. Je leur ai donc dit : "Vous savez quoi ? On va faire une émission dès demain !" Je ne leur ai pas laissé le temps de s'angoisser et ils se sont remis au travail immédiatement. Au début, nous sommes un peu partis à l'aventure. Et puis, on a vite trouvé ce qu'on voulait faire. Aujourd'hui, nous avons entre 500.000 et 600.000 personnes qui nous regardent sur les réseaux sociaux chaque jour. C'est fou !
Avez-vous adapté votre langage aux réseaux sociaux pour ce nouveau programme ?
Je ne pense pas qu'il y ait un langage particulier. L'avantage, c'est que sur le digital, les gens sont habitués à avoir une qualité d'image différente de la télévision. Cela nous a rassuré car c'était une petite crainte chez nous qui avons l'habitude de mettre le paquet pour que le rendu à l'écran soit le plus beau possible. Sur le digital, c'est vraiment le contenu qui prime et il y a une vérité très forte qui se dégage. On n'est pas maquillé. Si on boit du coca, on peut montrer la canette (rires). On voit aussi les stars chez elles, on voit leur cuisine, leur salle de bain. Les gens adorent cela. Et puis, il y a le direct et le côté "tout peut arriver". Je suis en liberté totale ! Nous n'avons pas le stress du public, du montage, d'envoyer les pubs au bon moment. On se marre vraiment et les gens le voient.
"Il y a une nouvelle forme de vérité à la télé pendant le confinement"
"Show Must Go Home" pourrait-il revenir sur TF1 après le confinement ?
Nous verrons. Le programme sera pour l'instant proposé chaque vendredi soir. Je lancerai aussi une nouvelle émission sur les réseaux sociaux la semaine prochaine. Oui, je suis chaud en ce moment (rires) !
A quoi ressemblera-t-elle ?
Ca sera "Show Must Go Home : le talent à la maison". Ce sera le talent show du confinement. Si vous faites un tour sur Ti Tok ou Instagram en ce moment, vous avez sûrement vu ces gens qui font des roulades sur leur canapé, qui jonglent avec des rouleaux de papier toilette, chantent ou dansent divinement bien. L'idée est de montrer tous ces gens-là. Dans notre industrie, il y a ceux qui dépriment face à la crise, et ceux qui pensent que ça peut aussi être l'occasion de créer. Il va y avoir des choses qui vont sortir de cette période de confinement, j'en suis sûr. Par exemple, les gens, notamment ceux qui sont en télétravail, sont désormais habitués à la visioconférence. Ca nous donne déjà des idées d'émissions ou de séquences d'émission pour après.
Cette période compliquée n'a-t-elle pas justement pour conséquences de faire revenir en force à la télévision la créativité et une forme de simplicité ?
Oui, je parlerais de vérité. Il y a une nouvelle forme de vérité qui émerge. Quand Cyril Lignac fait une émission de cuisine sur M6, il est chez lui et c'est la recette qui importe, pas le décor derrière. On revient un peu à l'essentiel. Il ne faut que la télévision ne devienne que ça, mais il est vrai qu'il y a une nouvelle relation qui s'installe avec le téléspectateur, qui redécouvre - il faut le dire - la télévision en ce moment. Je sens aussi à titre personnel un vrai plaisir du public à retrouver le direct.
En ces temps de confinement, la télé se rapproche aussi de la radio dans ses formats. Tout est plus souple, avec moins de moyens, voire "à l'arrache"?
Oui, c'est vrai, même si je préfère quand même quand c'est un peu plus préparé (rires). On vit quand même des trucs incroyables en ce moment ! J'ai l'impression d'avoir 25 ans ! Moi qui suis habitué à avoir beaucoup de gens qui travaillent avec moi sur les plateaux, il n'y a pas deux personnes au même endroit en ce moment. Quand mes équipes veulent m'envoyer un message pendant le direct par exemple et comme je n'ai pas d'oreillette, elles envoient un whatsapp sur le téléphone de ma femme, qui me fait ensuite un panneau pour me transmettre l'info. Même à l'époque de Radio Massy-Palaiseau (où il a débuté à la fin des années 1980, ndlr), je crois que j'étais mieux équipé (rires) ! Et puis les préoccupations changent. D'habitude, mon stress est de savoir si tel invité va être drôle ou à l'aise. Là, mon stress, c'est de savoir si mon invité a une bonne 4G ou la fibre !
"Le plus important dans ces périodes-là, c'est de maintenir l'emploi"
Quels tournages lancerez-vous à la fin du confinement ?
Nous avons deux numéros des "Touristes" à tourner et des "Diversion" aussi. Surtout, nous devons commencer le tournage de "District Z" !
Comment faites-vous face financièrement en tant que producteur à ces reports de tournage ? Avez-vous des assurances ?
Non, mais on se débrouille. Le plus important dans ces périodes-là, c'est de maintenir l'emploi. C'est ce que nous faisons. Aucune personne de mon équipe n'a été débarquée durant cette crise. J'ai la chance que la vie m'ait souri et je peux donc m'occuper de mes équipes aussi longtemps qu'il faudra tenir.
Comme le disait hier Nicolas de Tavernost sur RTL, avez-vous l'impression d'un retour du collectif qui favorise mécaniquement le média télé ?
Oui. A titre personnel par exemple, je ne manque plus une seule fois le rendez-vous du "20 Heures", la "grande messe du '20 Heures'" comme on disait. Il y a un besoin de commun en ces temps troublés. Regardez les applaudissements pour les soignants à 20h tous les jours ! Face au virus, nous sommes tous égaux, urbains, ruraux, pauvres ou riches, et cela crée forcément de nouveaux liens, de nouvelles solidarités. Et c'est tant mieux !