Nicolas de Tavernost s'invite chez lui pour faire passer ses messages. Hier soir, le président du directoire de M6 était l'invité de Thomas Sotto sur RTL, radio du groupe M6, pour évoquer les conséquences de la crise sanitaire actuelle.
Nicolas de Tavernost a d'abord voulu voir dans l'augmentation actuelle de la durée d'écoute de la télévision, un "retour du collectif" face à "l'ultra-personnalisation" permise par les plateformes. Le patron de M6 a d'ailleurs donné au passage des nouvelles de Salto, la plateforme de SVOD que TF1, France Télévisions et son groupe devaient lancer au premier semestre 2020. "Elle sera lancée techniquement au mois de juin, et commercialement à l'automne", a-t-il annoncé, justifiant ce report par les retards de production accumulés dans les différentes chaînes du fait de la crise du coronavirus. "Il nous a paru plus raisonnable de retarder le lancement que de lancer Salto avec des programmes qui ne seraient pas novateurs".
Au cours de cet entretien, Nicolas de Tavernost a par ailleurs annoncé des pertes pour son groupe dans la lignée de celles communiquées par Gilles Pélisson, le patron de TF1, en fin de semaine dernière, soit 50% du chiffre d'affaires publicitaires. "C'est considérable ! C'est un choc absolument inouï que nous n'avons jamais connu dans aucune crise", a-t-il commenté.
Le patron de M6 a ensuite préconisé un certain nombre de mesures pour sortir au mieux le secteur des médias de la crise économique actuelle. Parmi elles, la privation de publicité du service public car "chacun doit participer à l'effort". "Il serait normal que le service public, à partir du moment où il a 90% de ses recettes garanties (par la redevance, ndlr), abandonne la publicité, a minima pendant une certaine période", a ainsi estimé Nicolas de Tavernost, reprenant de nouveau une idée émise par Gilles Pélisson il y a quelques jours.
Comme son concurrent, le patron du groupe M6 s'est également dit favorable en sortie de confinement à un crédit d'impôt en faveur des annonceurs qui communiquent dans les médias traditionnels afin de les inciter à investir. Opportuniste, Nicolas de Tavernost a enfin profité de cette prise de parole pour demander de nouveau la fin des jours interdits de cinéma à la télé, une mesure pourtant déjà prévue par la prochaine réforme de l'audiovisuel.