La tension monte dans l'Aude. Hier, plusieurs équipes de journalistes se sont rendues à Carcassonne dans la cité Ozanam, où vivait l'assaillant qui a tué quatre personnes et fait quinze blessés vendredi. La police était également en train d'effectuer des perquisitions chez le terroriste et chez ses proches. Sur place, les reporters n'étaient pas les bienvenus et se sont fait agresser par des jeunes du quartier.
"Bougez-vous, je vais vous tuer ! Casse-toi, je vais t'éclater !", a lancé agressivement un individu flouté, montré dans un reportage de France 3 Occitanie, avant que le jeune ne frappe d'un coup de poing un membre de l'équipe technique de la télévision locale. Yann Bouchez, journaliste pour le quotidien "Le Monde", a également fait part des menaces qu'il a subies dans la cité du terroriste Radouane Ladkdim. "Deux jeunes en voiture font le guet. L'un s'arrête à ma hauteur, alors que je marche : 'T'es journaliste ? Barre toi d'ici ou je te casse les jambes'", a relaté sur twitter le reporter, avant de poursuivre : "Et il entrouvre la porte... Regard haineux. Toutes les issues sont contrôlées. Impossible d'y rester."
D'autres journalistes de France 3, de BFMTV et d'une télévision suisse-italienne ont aussi témoigné de ce type d'agressions hier après-midi. "Ils ont commencé à nous bousculer et à prendre nos pieds de caméras en les lançant sur nous", a raconté Marc Dana, journaliste de France 3, au micro de franceinfo. Selon lui, les jeunes sont revenus quelques minutes plus tard à la charge en s'attaquant à l'équipe de la télévision suisse-italienne, qu'ils ont frappée. "C'était une très vive altercation", a-t-il confié.
Marc Dana a expliqué qu'ils ont tenté de fuir les lieux au plus vite, car ils étaient poursuivis par des jeunes à bord d'un véhicule. "C'était vraiment très tendu", a conclu le journaliste, qui a assuré qu'il n'y avait eu aucun blessé, même s'il a constaté que l'un des reporters italo-suisses semblait souffrir aux jambes où il avait été frappé.