Patrick Jardin a annoncé, ce lundi sur Twitter, avoir déposé plainte pour "diffamation" contre "Le Monde", qui lui consacrait un portrait ce week-end dans sa version magazine. Le père de Nathalie, jeune femme de 31 ans tuée au Bataclan le soir du 13 novembre 2015, reproche au quotidien du soir la publication d'une photo sans son autorisation ainsi que la diffusion de "fausses informations".
"Suite aux fausses informations publiées par l'immonde (sic), une plainte en diffamation a été déposée ce matin. Je n'ai jamais fait de politique, je n'ai jamais fait partie d'AFO et ils ont utilisé une photo de moi sans mon autorisation", a-t-il tweeté.
Dans son portrait, "Le Monde" explique qu'à "rebours de la plupart des parties civiles, dont la douleur ne déborde pas dans le champ politique, l'insondable tristesse de Patrick Jardin alimente un militantisme d'extrême droite ancien et virulent". Il précise, par ailleurs, que s'il n'est encarté "nulle part", Patrick Jardin assume ses accointances avec diverses personnalités d'extrême droite. Les souverainistes Nicolas Dupont-Aignan et Karim Ouchikh (du SIEL, Souveraineté, identité et libertés), les élus RN Philippe Vardon et Stéphane Ravier, l'écrivain Renaud Camus, l'un des théoriciens du "grand remplacement, ou Christine Tasin et Pierre Cassen, fondateurs de Riposte laïque sont "tous des amis", affirme-t-il.
Un autre passage du portrait, celui qui évoque le groupuscule d'ultra-droite AFO, semble être dans le viseur du sexagénaire qui témoignera à la barre le 26 octobre, dans le cadre du procès des attentats du 13 novembre 2015. La journaliste développe ainsi : "Patrick Jardin est fiché S depuis juin 2018. Son nom était alors apparu dans l'entourage d'un groupuscule d'ultra-droite, l'Action des forces opérationnelles (AFO), dont les membres projetaient d'empoisonner de la nourriture halal dans les rayons de supermarchés". L'information n'est pas nouvelle, elle était relayée dans un autre article du "Monde", daté du 28 septembre 2018.
Avant le tweet de Patrick Jardin, le portrait avait suscité des critiques sur les réseaux sociaux, notamment dans les cercles d'extrême-droite. En cause : le titre originel du portrait, "La colère d'un père haineux". Il a finalement été modifié et remplacé par "La colère sans limite d'un père".