NRJ 12 a remis le couvert. Et c'est grosses nouilles tous les soirs à 18h05. Une belle brochette d'andouilles qui tentent de vivre leur rêve américain sans parler un mot d'anglais ? Incroyable mais tellement vrai, comme dirait Delormeau. On vous explique, entre deux quolibets, pourquoi l'émission est la plus délicieuse du PAF.
"N'as-tu donc pas, Seigneur, assez d'anges aux cieux ?" écrivait Victor Hugo. Faut-il en plus qu'il y en ait sur NRJ 12 ? Oui, car ce programme hybride – mi "The Hills", mi Benny Hill – est le plus exquis de tous les plaisirs coupables.
N'ayons pas peur des mots : Jérémy Michalak est un génie. Qui ? Mais si, le plus beau mec de la télé 2010 d'après Têtu ! Il est vrai que son PD-G Laurent Ruquier avait un peu bidouillé les résultats en appelant ses auditeurs à voter en masse... Toujours pas ? Jérémy, celui qui, quand il n'est pas dans la cuisine d'Alessandra Sublet sur France 5, lance des vannes à Claude Sarraute – qui ne les comprend pas – sur Europe 1. Jérémy, Joujou, réveillez-vous ! Le Mini-Me de l'horrible sitcom "Le Groupe", c'était lui ! Vous ne pouvez pas l'avoir Sandra Lou...blié ! Jéréminuscule aurait pu choisir, comme son ami roux du Groupe, de devenir égérie des Pages Jaunes ou, comme la frisée, de passer ses journées devant un microcosme dans "RIS Police Scientifique". Mais non, Poucelino a voulu montrer à tout le monde qu'il en avait une grosse. Une Grosse... Equipe, sa boîte de prod à l'origine des Anges de la Télé Réalité, "la première série de télé réalité jamais réalisée en France", comme nous le serine ad nauseam son présentateur faussement dandy et vraiment méchant, Matthieu Delormeau.
Que dire des "anges" eux-mêmes, si ce n'est que le casting est parfait ? En quatre saisons, il y aura eu du beau monde : Astrid Poubelle la frange sur pattes, Brandon l'ami des arbres, Loana le bélouga sur plateforme shoes, Marvin le mannequin accro au fromage de brebis, ou encore Monia la poissonnière édentée. Et quelle bonne idée d'avoir ressorti des cartons Jonathan et Daniela, les Itchy et Scratchy de Secret Story ! Une vraie tuerie ! L'émission est aussi l'occasion de se rendre compte que des stars déchues telles que Pamela Anderson, Coolio ou Craig David , poetic lover sous stéroïdes, sont toujours vivantes. Et ont apparemment de sacrés problèmes d'argent. Cette année, c'est Dennis Rodman, le Hulk Hogan du basket, qui vient ramasser son chèque. Il faut dire que, d'après le Los Angeles Times, le géant piercé doit 860.376 dollars de pension alimentaire à son ex-femme. Ça en fait des épisodes à tourner !
Depuis deux semaines, c'est re-party. Car Les Anges sont une grande fête. Une fête du bruit, certes – qu'est-ce-qu'on hurle à Honolulu – mais une fête quand même. Tout est dans le titre : "Miami Dreams", "I love New York", "Club Hawaï". On dirait des singles de Cascada. Oui, Les Anges sont aussi efficaces et addictifs qu'une chanson de l'allemande blonde aux mèches noires ! Un hit télévisuel, un vrai tube cathodique. La série semble d'ailleurs être un clip de 22 minutes et les musiques, dont l'achat de droits doit sûrement représenter 90% du budget, sont souvent imparables. Les phrases cultes pleuvent : "Je vous emmène dans la salle la plus zuppée d'Hawaï", "J'ai commencé à me mettre dans le sport" ou "It's my friend, OK ? Don't touch my friend !". Un régal. Mention spéciale, cette saison, à Anthony, l'aventurier de "Koh-Lanta" qui a le même coiffeur que Mia Frye, Mohammed, qui finira sûrement par sortir avec Madonna, et Bruno, l'enfulte à l'intelligence émotionnelle dangereusement proche de 0. Mais la palme revient sans conteste à l'écurie "Secret Story". Aurélie, qui fait désormais du XXL, passe ses journées à jouer avec ses cheveux. Amélie est amoureuse de son bébé – l'a-t-elle appelé Senna ? – mais l'a apparemment abandonné dans un hôtel pendant 4 semaines. Marie, comme d'hab, souffre le martyre en mangeant un yaourt 0% car son petit ami a une orientation sexuelle encore plus floue qu'une photo prise par Gilbert Montagné.
Mais si tout est outrageusement mis en scène, on apprécie ce petit théâtre de la stupidité qui finit par nous envoûter. "Qui fait l'ange fait la bête" écrivait Pascal. Et ce n'est pas Marie qui vous dira le contraire...