Interview
Benjamin Duhamel ("Le grand oral des Européennes" sur BFMTV) : "Huit interviews à la suite est une gymnastique assez costaude"
Publié le 2 juin 2024 à 10:15
Par Florian Guadalupe | Journaliste
Passionné de sport, de politique et des nouveaux médias, Florian Guadalupe est journaliste pour Puremédias depuis octobre 2015. Ses goûts pour le petit écran sont très divers, de "Quelle époque" à "L'heure des pros", en passant par "C ce soir", "Koh-Lanta", "L'équipe du soir" et "La France a un incroyable talent".
Le journaliste politique de BFMTV présente à puremedias.com le dispositif du "grand oral des européennes" qui débute ce dimanche 2 juin à 12h.
Extraits de "C'est pas tous les jours dimanche" avec Benjamin Duhamel sur BFMTV © BFMTV
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Un dernier round à une semaine du scrutin. Ce dimanche 2 juin 2024, Benjamin Duhamel recevra les huit têtes de liste françaises de l'élection européenne dans "Le grand oral" de "BFM Politique" de 12h à 14h. Manon Aubry, Jordan Bardella, François-Xavier Bellamy, Léon Deffontaines, Raphaël Glucksmann, Valérie Hayer, Marion Maréchal et Marie Toussaint se plieront à l'exercice face au journaliste politique. Par ailleurs, le présentateur sera à l'antenne de 22h à 1h sur BFMTV le soir de l'élection européenne le dimanche 9 juin prochain. A ces occasions, Benjamin Duhamel a accepté de répondre aux questions du puremedias.com.

Propos recueillis par Florian Guadalupe.

puremedias.com : Comment préparez-vous ce "Grand oral des Européennes" sur BFMTV ?
Benjamin Duhamel
: Nous sommes à une semaine de l'élection européenne. Nous rentrons vraiment dans le moment où les gens vont commencer à s'intéresser de très près aux programmes des listes pour les européennes. Il faut à la fois rendre intelligibles tout ça, les intéresser sur leurs propositions, sans pour autant refaire ce qui a été fait. En réalité, j'ai déjà reçu certains candidats deux, voire trois fois. Les points de faiblesse et les ambiguïtés ont été déjà pas mal soulignés. Il faut aussi faire en sorte que lorsque nous avons huit grands oraux à la suite, que cela puisse être suffisamment divers et rythmé. Il faut mélanger l'actualité, les grands sujets structurants des européennes - l'Ukraine, l'écologie, l'économie, l'agriculture, etc. -, et la politique. Il faut poser par exemple la question des dynamiques des uns et des autres et des conséquences au lendemain du scrutin. Huit interviews à la suite est une gymnastique assez costaude, mais ça rend les choses passionnantes.

"Nous traitons depuis longtemps les sujets européens" Benjamin Duhamel

Qu'est-ce que ces oraux vont apporter de plus que les débats déjà proposés ?
C'est un exercice très différent. Dans les débats, ce que nous pouvons scruter et que j'ai trouvé passionnant sur BFMTV, c'est la composition de matchs dans le match. Par exemple, il y avait le match dans le match entre Manon Aubry et Raphaël Glucksmann, mais également lorsque Jordan Bardella a appelé Marion Maréchal, "Marion". On voit qu'il y a des choses qui sont en train de se faire. On voit que la recomposition a peut-être déjà commencé. Lorsqu'on interroge les huit à la suite, nous avons une capacité dans les derniers moments de la campagne à faire des points de comparaison qui permettent d'aller un peu plus loin sur les questions. Ca a une vertu pédagogique pour le Français qui se demande pour qui il va voter. Il se met devant la télé pendant deux heures. Il peut se demander lequel l'a le plus convaincu les uns après les autres.

Y a-t-il eu des demandes spécifiques de la part des candidats ?
Non, aucune. Ca fait longtemps que nous avions en tête qu'il fallait que le dernier "BFM Politique" soit un grand oral avec les principales têtes de liste. Ce sont des équipes et des candidats avec lesquels nous avons traité. Si nous faisons un bilan de cette campagne européenne, en ce qui me concerne, nous avons commencé en décembre avec Marion Maréchal contre Mathilde Panot, puis Sébastien Chenu contre Manuel Bompard, Marie Toussaint contre Marion Maréchal, Raphaël Glucksmann contre François-Xavier Bellamy... Il y a eu le prime avec Jordan Bardella et Valérie Hayer le 2 mai. Nous traitons depuis longtemps les sujets européens.

"Si nous avions eu l'opportunité de faire un débat en Jordan Bardella et Gabriel Attal, oui, je pense que nous l'aurions fait" Benjamin Duhamel

A la vue des sondages, il y a le sentiment que le match est déjà joué. Comment parvient-on à encore créer de l'intérêt ?
C'est vrai que cette élection donne l'impression que les choses se sont cristallisées et que les équilibres bougent moins. Malgré tout, l'expérience montre, que ce soit en 2019 ou lors d'autres scrutins, l'élection se joue dans les derniers moments, notamment à la télévision. Quand on regarde les sondages attentivement, il y a des taux de sûreté. Même si certains candidats ont des taux de votes élevés - Jordan Bardella par exemple -, encore un électeur sur cinq qui dit vouloir aller voter dit aussi pouvoir changer d'avis. Je pense qu'il va se passer des choses dans les derniers moments de cette campagne. Il peut y avoir des dynamiques de vote utile. L'un des sujets importants sera de voir si le candidat socialiste va passer devant Valérie Hayer. Il y a encore pas mal de suspens.

Le débat entre Jordan Bardella et Gabriel Attal sur France 2 a été critiqué par plusieurs journalistes et certains politiques. François-Xavier Bellamy l'a d'ailleurs dénoncé face à Caroline Roux. Comprenez-vous ces réactions ?
François-Xavier Bellamy fait de la politique. En faisant de la politique, c'était un angle habile. Ensuite, est-ce que je suis choqué qu'une chaîne ait organisé un face-à-face entre le Premier ministre et Jordan Bardella ? Non. Heureusement que les chaînes sont libres d'organiser les débats qu'elles veulent. Au fond, que François-Xavier Bellamy en fasse un argument politique, à sa place, vu sa situation dans les sondages, ça ne m'étonne pas. De la même manière, que France 2 organise un débat, que tous les médias voulaient organiser et qui est apparu comme l'un des points d'orgue de la campagne, ça me paraîtrait hypocrite de considérer que le débat n'aurait pas dû être organisé.

Auriez-vous aimé l'animer sur BFMTV ?
Si nous avions eu l'opportunité de faire un débat en Jordan Bardella et Gabriel Attal, oui, je pense que nous l'aurions fait. Bien sûr.

"Avec une telle actualité politique, je suis galvanisé" Benjamin Duhamel

Lors de la soirée électorale le 9 juin, une édition spécial sera menée par Apolline de Malherbe et Maxime Switek de 18h à 22h pour l'annonce des résultats. Vous, vous prendrez l'antenne sur BFMTV de 22h à 1h du matin. Quels vont être les enjeux pour le téléspectateur à ce moment-là ?
L'avantage du 22h/1h est que nous sommes dans un moment où les principales réactions politiques ont eu lieu. Nous pouvons commencer à nous poser davantage et à réfléchir au jour d'après. L'intérêt de ces élections européennes est de se poser les questions : quelles conséquences ont-elles à l'échelle européenne sur la recomposition du Parlement européen ? Est-ce que les droites nationalistes, les populistes et les extrêmes-droites ont une capacité à peser sur la majorité au Parlement européen ? Si Valérie Hayer fait un mauvais score et est derrière Raphaël Glucksmann, est-ce que le président peut en rester à son élément de langage : "ça n'aura que des conséquences européennes" ? A gauche, si Raphaël Glucksmann fait le double de Manon Aubry ou si Manon Aubry fait une remontée, quel impact pour 2027 ? Nous restons dans le direct et l'actu chaude car c'est l'ADN de BFMTV. L'enjeu des soirées électorales est d'avoir les meilleurs invités. Nous travaillons d'arrache-pied pour proposer une soirée la plus compétitive possible. Mais à partir de 22h, ça nous permet aussi de décélérer un peu et se projeter sur la suite et sur les conséquences de l'élection européenne la plus importante depuis 1979.

Ce scrutin européen vient clôturer une belle saison durant laquelle BFMTV vous a fait confiance. Depuis septembre 2023, vous êtes à la tête chaque dimanche de "BFM Politique" et "C'est pas tous les jours dimanche". Vous intervenez fréquemment à l'antenne. N'êtes-vous pas trop carbonisé ?
La fatigue se ressent mais j'aime tellement ce que je fais et ces deux émissions le dimanche. Avec une telle actualité politique, je suis galvanisé. J'ai une chance incroyable de m'être vu confier ces deux rendez-vous. "BFM Politique" est l'émission phare où nous avons pu faire de belles choses. Nous avons fait une émission délocalisée à Bordeaux en recevant la Première ministre Elisabeth Borne. Il y a eu une capacité d'adaptation à l'actualité quand ça a été nécessaire. Puis, le soir, je prends énormément de plaisir à présenter. C'était quelque chose d'assez nouveau pour moi, avec le luxe de pouvoir prendre le temps et mener des entretiens politiques sur la longueur : Jean-Luc Mélenchon, Edouard Philippe, Jordan Bardella, Eric Dupond-Moretti... et c'est rare à la télévision de pouvoir faire des entretiens politiques longs. Nous avons pu aussi diversifier des politiques mais pas que : la semaine dernière, je recevais Elisabeth Badinter. Il y a eu l'interview de Sébastien Cauet qui a marqué l'actualité. C'était une prise de parole attendue.

"Je découvre le moment où on rafraîchit la page à 11h pour voir quelle va être l'audience" Benjamin Duhamel

Vous avez découvert le monde des audiences. Quelle approche avez-vous par rapport aux chiffres ? Est-ce que vous les scrutez tous les lundis à 11h ?
Bien sûr ! D'ailleurs, je pense que toute personne qui vous dirait qu'elle ne les regarde pas vous mentirait. (rires) Nous les regardons. Nous voulons êtes compétitifs. Elles sont bonnes, donc nous sommes contents. Pour autant, est-ce l'unique boussole ? Non. Il faut que ça marche. J'ai envie d'intéresser les gens et je pense que nous réussissons. Heureusement, ce n'est pas l'unique boussole. Il y a l'intérêt éditorial, mais aussi la prise de risque. Mais bien sûr, je regarde les audiences et je découvre le moment où on rafraîchit la page à 11h pour voir quelle va être l'audience. C'est d'ailleurs normal et assez sain. La compétition fait que nous avons envie de réaliser chaque dimanche l'émission la plus intéressante possible.

Continuerez-vous l'animation de ces deux émissions la saison prochaine ?
Les discussions sont en cours. Moi, j'ai envie de continuer. Je mesure la chance qu'Arthur Dreyfuss, Marc-Olivier Fogiel et Hervé Béroud m'ont donnée. C'était quand même une sorte de pari. Quand ils m'ont confié ces émissions, j'avais 29 ans et je n'avais pas présenté de programmes avant. Ce n'était pas évident pour eux de faire ça. J'espère d'être à la hauteur chaque dimanche de cette confiance-là.

L'arrivée de Rodolphe Saadé à la tête du groupe, est-ce que ça change quelque chose pour vous ?
Non, franchement ça ne change rien. Nous, nous faisons notre métier. Nous le faisons avec une liberté totale et des moyens formidables. Dès qu'il y a une actualité chaude, la capacité de projection de BFMTV sur le terrain est inégalée. C'est un bonheur de travailler dans un groupe et sur une chaîne comme ça. De ce que je comprends, ça va évidemment continuer. Il y a aucune inquiétude de ce point de vue-là.

"Le sens de l'histoire voudrait que BFMTV, et plus généralement, les chaînes infos soient représentées dans le débat d'entre-deux-tours" Benjamin Duhamel

Vous êtes la figure montante du journalisme politique. Est-ce que vous avez une ambition ultime en vous rasant le matin ?
(rires) J'adore parce que c'est les questions que je pose normalement aux responsables politiques. Moi, j'adore ce que je fais. S'il y a un an, vous m'aviez dit "c'est quoi votre rêve ?", j'aurais répondu "animer une soirée électorale et pouvoir faire de grands entretiens". Déjà, je trouve ça dingue d'avoir pu faire ce genre de choses. Ensuite, mes objectifs à l'avenir ? Pourquoi pas continuer à faire d'autres choses, à faire de la présentation... Parler d'autres sujets que la politique ! J'adore la politique et ça reste mon coeur de métier. Je suis passionné et j'ai été biberonné par ça, mais je prends énormément de plaisir à traiter d'autres sujets. Par exemple, en novembre prochain, il y a les élections américaines. J'adorais pouvoir faire des choses à BFMTV autour de cet événement. Je veux continuer à garder cette curiosité.

Dans les pas de votre oncle Alain Duhamel et de votre mère Nathalie Saint-Cricq, aimeriez-vous un jour animer un débat d'entre-deux-tours de l'élection présidentielle sur BFMTV ?
Je pense que le sens de l'histoire voudrait que BFMTV, et plus généralement, les chaînes infos soient représentées dans le débat d'entre-deux-tours. Je pense que le sens de l'histoire voudrait qu'à terme il y ait plus d'un débat. Peut-être deux. L'entre-deux-tours, c'est deux semaines. Par ailleurs, ça permettrait de scinder les sujets. On voit à quel point les sujets internationaux prennent de la place. Enfin, je vous défie de trouver un journaliste politique qui refuserait d'animer un débat d'entre-deux-tours d'une élection présidentielle. Donc, oui, bien sûr, j'adorais. Après, je suis jeune et la vie est longue. Puis, certains diraient que la famille Duhamel a assez suffisamment donné (rires).

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