La classe politique n'en finit pas de réagir à la publication par Charlie Hebdo d'une nouvelle série de caricatures de Mahomet. Ce matin, Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre français a pris ses distances avec l'hebdomadaire satirique et indiqué sa "désapprobation face à tout excès" en raison "du contexte actuel". Il a été suivi par la quasi-intégralité de la classe politique, à l'exception de Marine Le Pen et des instances religieuses.
Réaction inattendue ce soir : la Maison Blanche a également fustigé l'attitude de Charlie Hebdo. "Nous nous posons des questions sur le jugement qui a conduit à publier de telles choses", a déclaré le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney. Il a cependant souligné le soutien de Washington à la liberté de la presse et a prévenu que ces caricatures "ne justifient en aucun cas la violence".
Ces caricatures interviennent alors que des manifestations contre le film islamophobe "Innocence of Muslims" ont fait une vingtaine de morts à travers le monde. Par crainte des représailles, le gouvernement français a renforcé le dispositif sécuritaire aux alentours du siège du journal, et envoyé notamment des cars de CRS. Mais le quai d'Orsay a surtout protégé son personnel diplomatique et les ressortissants français. Il a ordonné la fermeture, ce vendredi 21 septembre, de ses ambassades, des consulats et des écoles françaises dans une vingtaine de pays musulmans.
En France, une association nommée l'Association syrienne pour la liberté a déposé une plainte au parquet de Paris contre Charlie Hebdo pour "provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence nationale, raciale ou religieuse" et pour "diffamation publique raciale, religieuse". Une enquête a par ailleurs été ouverte par le parquet sur le piratage dont a été victime le site internet du journal, indique l'AFP.