France Télévisions en mode lanceur d'alerte. Selon "Le Figaro", le groupe audiovisuel public a découvert que sur les quatre marques de gel hydroalcoolique distribuées à ses salariés en réaction à l'épidémie actuelle, une d'elles, nommée Symex, était non conforme. C'est ce qu'a confirmé ce jour un laboratoire d'analyse français agréé, sollicité par le groupe après des doutes émis par des organisations syndicales lors du dernier CSSCT (Comité sur la santé, la sécurité et les conditions de travail) du réseau régional organisé le 3 avril. Selon le laboratoire, la marque incriminée ne contient que 27% d'éthanol, alors que le pourcentage fixé par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé pour garantir le caractère virucide est de 60%.
La qualité des trois autres marques de gel utilisées n'a pas été mise en cause par le laboratoire. "L'entreprise a prévenu l'ensemble de ses salariés, rappelé tous les flacons encore en circulation parmi ses collaborateurs et tient à alerter les usagers potentiels de la défectuosité de ce produit", précise la direction de France Télévisions dans un communiqué. Le groupe rappelle pourtant qu'il s'est fourni "auprès d'une source d'approvisionnement qualifiée", autrement dit un "pharmacien détenteurs de plusieurs officines parisiennes".
Même si ce dernier a demandé des précisions à son fournisseur, dont le laboratoire de production est situé en-dehors de l'Union européenne, "ces précisions n'étaient pas suffisamment exhaustives", déplore France Télévisions, qui a donc décidé cette semaine de procéder à ses propres analyses, qui ont abouti à ce constat.
Dans le même temps, le groupe dirigé par Delphine Ernotte-Cunci a saisi et alerté la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des Fraudes) dans le but d'obtenir une seconde analyse ainsi qu'un avis. Le pharmacien victime de son fournisseur s'est excusé et s'est engagé à remplacer tous les flacons défectueux. La direction de France Télévisions précise qu'elle se réserve le droit d'envisager "toutes suites à donner à cette délivrance de produits non conformes".