Son message avait fait le tour des réseaux sociaux. Le mois dernier, Nicolas Bedos avait tenu un discours à contre-courant dans un contexte où l'épidémie de la COVID-19 repartait de plus belle en France. Dans un long message, il avait notamment invité les Français à vivre leur vie "à fond". "Nous devons désormais vivre, quitte à mourir (nos aînés ont besoin de notre tendresse davantage que de nos précautions)", avait clamé le comédien, faisant même tiquer le ministre de la Santé Olivier Véran, lequel avait dénoncé "une phrase à l'emporte-pièce".
Invité lundi soir sur le plateau de "Quotidien" sur TMC pour faire la promotion du livre "Incorrect", dont il signe la préface, Nicolas Bedos a été incité par Yann Barthès à revenir sur cette épisode tumultueux. Il a reconnu un "texte excessif", "écrit dans la colère", le lendemain de la messe organisée en mémoire de son parrain, l'académicien Jean-Loup Dabadie.
Avant de jouer la carte de l'artiste, qui doit selon lui être un électron libre de la société. Paraphrasant une citation de Salvador Dali, le fils de Guy Bedos s'est interrogé : "Est-qu'un artiste a vocation à tenir des propos responsables ? Je ne crois pas. Quand j'achète un roman de Houellebecq, de Henry Miller ou de Virginie Despentes, je n'achète pas un guide de conduite. Sinon j'achète un bouquin de Marc Lévy".
Pour Nicolas Bedos, il s'agit d'un problème d'autant plus "compliqué" que deux vérités cohabitent à ses yeux. Tout d'abord celle des politiques et du personnel soignant. "Je comprends d'ailleurs que mon texte les ait choqués. C'est un texte de chagrin, de colère". Mais aussi la vérité "des poètes, des philosophes, des artistes". "Cette vérité est aussi à entendre. Elle essaie d'exprimer ce qu'on est en droit de ressentir. C'est une petite mort qu'on nous inflige en ce moment. C'est quand même particulier l'époque qu'on vit. Si tout d'un coup, il n'y a pas un connard dans mon genre pour l'écrire, on est une armée et on dit la même chose et on fait de la pub pour les mesures d'Etat. Je veux bien, mais ce n'est pas mon travail", a affirmé l'homme au franc parler.
Il a assuré quelques instants plus tard que des anonymes rencontrés dans la rue ont approuvé ses propos. "Vous nous avez fait un tout petit peu d'oxygène au milieu de cette injonction qui se balade de chaîne en chaîne", s'est vanté Nicolas Bedos, citant une personne lambda. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.