Le troisième volet de la saga "OSS 117" est sorti aujourd'hui et la presse lui a réservé un accueil... mitigé. Avec des éloges d'un côté et des blâmes de l'autre, les critiques sont partagées, voire "tièdes", pour reprendre un mot utilisé par "Les Inrocks" pour décrire le film mis en scène pour la première fois par Nicolas Bedos, après deux longs-métrages assurés par Michel Hazanavicius. Ce nouveau volet met en scène dans les années 80 l'agent OSS 117, le franchouillard Hubert Bonisseur de la Bath (Jean Dujardin), devant se rendre au Kenya pour aider le dirigeant à mater la rébellion. Pour cette mission, il est accompagné du jeune agent OSS 1001, incarné par Pierre Niney, qui va donner un petit coup de vieux à OSS 117.
Certains médias ne sont vraiment pas tendres avec "OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire" comme "Libération" qui titre "OSS 117 : SOS, le rire ne répond plus" ou "Le Monde". Le quotidien du soir considère que "le pari de Nicolas Bedos de passer à la marmite les tabous de la société française aurait pu fonctionner (...) si les clins d'oeil à la France d'avant et à celle d'aujourd'hui n'étaient pas si appuyés, et si prévisibles" et qu'une fois que le spectateur a saisi l'essence du film, "il ne lui reste plus qu'à suivre une intrigue un peu plate et réchauffée, que le jeu des acteurs parvient parfois à faire oublier".
"GQ" reste définitivement le plus dur avec un film "jamais avare en désillusions", estimant que "l'intrigue est poussive, épuisée par d'innombrables digressions, tandis que les seconds rôles ne dépassent pas le stade de faire-valoir." Le média se demande même si Nicolas Bedos, signant une réalisation qui "manque terriblement de panache et de virtuosité", "admire ou répudie son héros."
Les autres réprimandes de "Première" et "Les Inrocks" datent elles de juillet, lors de la diffusion du film au Festival de Cannes. "Première" reconnaît à Nicolas Bedos que "l'élégance de sa mise en scène n'est jamais prise en défaut", mais que malgré tout il y a "quelque chose qui cloche". Comme avec le scénario qui "semble faire suivre chaque vanne audacieuse ou gonflée sur l'Afrique par une scène qui ressemble à une justification ou une excuse." Le troisième volet de la saga "avance avec un frein à main" et "le résultat n'est en rien désagréable, mais en-deçà du film qu'on avait espéré". Pour "Les Inrocks", le nouveau long-métrage ne propose "rien de bien surprenant", en "empilant les vannes comme des ingrédients d'une recette foireuse essayant de nous faire passer son rire gras pour une forme de dénonciation ou de catharsis alors que dans le fond, il se repait de lui même".
Cependant, les remontrances ne font pas l'unanimité et plusieurs autres médias ont bien apprécié le film. Si "Télérama" juge le long-métrage "honorable", "Le Point" ne tarit pas d'éloges envers "une réalisation millimétrée et un scénario plus fin qui s'ajoutent à l'humour inaltérable de ce parangon de l'arrogance française, qu'on adore détester." Pour "Ouest France", "cette 'Alerte rouge en Afrique noire' est un joli moment de détente estivale". Tandis que "L'Obs" encense ce troisième volet qui "parvient à rester fidèle aux codes des deux premiers films tout en semblant aller où il veut" et qui remplit sa mission de "faire de OSS 117 un héros immortel". Grâce à cela, pour l'hebdomadaire, "la France est sauvée".
Le film de Nicolas Bedos a également le mérite de mettre d'accord "Marianne" et "Le Figaro". Pour le quotidien de droite, "les scénaristes ont peut-être fondé un genre, le second degré qui n'en est peut-être pas un (à moins que ce ne soit l'inverse), les énormités proférées avec l'innocence la plus désarmante." Un "'genre de film' qui fait assurément du bien" que "Marianne" glorifie également : "Avec son mauvais esprit et son sens très sûr de l'humour noir, 'OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire' remplit son contrat et honore un genre, la comédie populaire, souvent maltraité par les cyniques et plébiscité par le public".