Delphine Ernotte a tranché. Dans un entretien au Monde, la présidente de France Télévisions annonce qu'elle maintient Michel Field à son poste. "Je confirme Michel Field et la confiance que j'ai en lui pour mener les réformes au rythme prévu", déclare Delphine Ernotte au quotidien après le vote hier d'une motion de défiance contre son directeur de l'information.
La présidente de France Télé estime que Michel Field a commis des "maladresses" qui se sont ajoutées aux tensions internes liées aux nombreux changements en cours à l'information. "On a une situation que l'on peut qualifier de malaise", reconnaît Delphine Ernotte, refusant cependant de freiner le rythme des réformes. "Se transformer est une nécessité absolue : nous ne sommes pas dans un monde clos. Aucun salarié ne croit que nous pouvons continuer sans rien changer", estime-t-elle. Et d'ajouter : "Si je dois me faire un reproche, c'est de ne pas m'en être occupée plus tôt. Il y a une situation de crise. Il faut écouter, c'est ce que j'ai fait, en rendant visite aux rédactions, pour avoir un lien direct avec les salariés".
Voulant visiblement apaiser les journalistes, la patronne de France Télé annonce avoir décidé "en accord" avec Michel Field "de demander à Alain de Chalvron, correspondant à Pékin, qui connaît très bien la maison, de réaliser une mission rapide sur les relations de travail à l'information". L'ancien directeur de la rédaction de France 2 sera ainsi chargé de "proposer des solutions d'amélioration". Le fera-t-il depuis l'Empire du milieu ? Non, d'après France Télé qui précise que sa mission prend effet immédiatement.
Les SDJ de France Télévisions, elles, vont se réunir dans l'heure, et annoncent à puremedias.com qu'elles "prennent acte de cette décision" et demandent à Delphine Ernotte "de démontrer que les rédactions peuvent travailler avec Michel Field".
Michel Field a hier été la cible d'une motion de défiance votée à une nette majorité par les journalistes de France Télévisions. Invités à voter à bulletin secret toute la journée d'hier, ces derniers ont estimé à 65% qu'il ne faisait plus confiance à leur directeur de l'info. Vendredi dernier, le patron de l'information avait d'ores et déjà annoncé qu'il ne démissionnerait pas de son poste, considérant cette motion comme "un singulier rappel à l'ordre".