Saison de tous les succès pour Cyril Féraud. Ce week-end, à l'occasion de la 2e édition du "Grand concours des régions" diffusé ce vendredi soir sur France 3, l'animateur emblématique des jeux de France Télévisions est l'invité spécial de puremédias.com. Pour l'occasion, le présentateur de 38 ans a accepté de faire le bilan d'une année 2022/2023 ultra-chargée ; marquée par les lancements (plus que) réussis de "Duels en famille" et "100% logique" et les poursuites de "Slam" ou "Le Quiz des champions". Mais avant cela, zoom sur l'événement de ce vendredi 5 mai 2023 : "Qui remportera la meilleure danse folklorique de France ?". Suspense.
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Propos recueillis par Benjamin Rabier
Puremédias : "Le grand concours des régions : Quelle sera la meilleure danse folklorique de France ?" est de retour ce soir sur France 3. Dans la bande-annonce de l'émission, on peut entendre "Non, les danses folkloriques ne sont pas ringardes !". En quoi ?
Cyril Féraud : Il suffit de regarder cinq minutes du programme pour se rendre compte que ce n'est pas ringard. Ces troupes travaillent à longueur d'année pour moderniser les danses folkloriques. Certes, ils portent des sabots, se promènent en échasses ou sont habillés en tenues d'époque mais faire des sauts périlleux, des portés hyper physiques et impressionnants, ce n'est pas donné à tout le monde. Ce que j'aime dans cette émission, c'est la transmission de génération en génération. On a des bouts de choux de 5 ou 6 ans hyper fiers de danser avec papa, maman, papi et mamie. Toute l'émotion suscitée par ces générations qui partagent une passion commune fait qu'à aucun moment, tu te dis que c'est ringard.
Est-ce que ce n'est pas un peu parisien de dire que cette émission est ringarde ?
Bien sûr, c'est tout sauf bobo cette émission. Après, vous savez, on est tous le ringard de quelqu'un. Mais je pense que même quand tu es Parisien, tu es attaché aux endroits où tu as grandi, aux endroits où tu partais en vacances. Moi qui viens de Provence, voir les danses et les costumes provençaux chaque année m'émeut. Quand je vois les danses bretonnes, c'est les champions de la modernité. Adapter le folklore breton avec des costumes, des instruments, et des orchestrations modernes, tu te dis que le folklore a encore de très belles années à vivre.
Vous comparez même cette émission à Miss France ou l'Eurovision. En quoi ?
Sur cette émission, la mise en scène est énorme. On tourne au Royal Palace de Kirrwiller en Alsace qui est le plus grand écran d'Europe. Ça nous permet de naviguer de décors en décors et de produire cette émission dans un écrin qui est le même qu'une grande émission de variétés de TF1 ou France 2. Pour moi c'est vraiment le Miss France de la danse folklorique car chacun vient défendre sa région. Dans le public, les spectateurs viennent avec le drapeau de leur région. Je pense qu'on ne peut pas ne pas être touché par cette émission. J'étais certain que ça marcherait parce que depuis 10 ans que je présente le festival Interceltique de Lorient, je sais à quel point la danse folklorique est quelque chose de moderne et de jeune. Je savais que ça marcherait l'année dernière, j'espère que la deuxième édition marchera encore plus car elle est encore plus réussie que la première.
"On tourne cette émission avec le plus grand écran d'Europe"
Vous vous y connaissiez en danse folklorique ?
Non et on ne demande à personne d'être expert de danse folklorique. C'est pour ça qu'on a volontairement pris quatre jurés qui ne sont ni danseurs, ni chorégraphes. L'idée ce n'est pas de juger les pas de bourrée, du quadrille ou du rigodon puisqu'on ne les connaît pas. C'est de se laisser emporter, d'être touché et de voir l'émotion que ça provoque. C'est comme ça que le jury vote. Il y a des danses qui impressionnent par le rythme et le physique qu'elles exigent. C'est la seule émission qui met en avant le folklore, les richesses de nos régions.
Quelle est votre implication dans ce type d'émissions ?
Mon implication se fait sur la préparation de l'émission. Chaque troupe a le droit à son magnéto. J'analyse toutes ces séquences pour préparer mes textes et savoir de quoi je parle. Comme j'interviewe les gens en sortie de prestation, je ne veux pas être pris au dépourvu, je veux savoir qui j'interroge et ce qu'il y a d'intéressant à mettre en avant chez chacun. Cela peut-être la première d'un petit gamin de 4 ans, une mamie de 80 ans qui construit les costumes de la troupe depuis 40 ans où un des chorégraphes d'une troupe qui va expliquer la complexité de la prestation. Je prépare vraiment ça comme un journaliste qui veut savoir où il met les pieds et qui veut savoir de quoi il parle.
"On ne fait pas cette émission pour chercher à rajeunir quoi que ce soit. On la fait pour qu'elle marche"
La première édition avait signé un très joli score d'audience pour France 3 sur l'ensemble du public (2,23 millions de téléspectateurs) mais pas chez les jeunes (2,3% sur les FRDA-50 ans). Est-ce que France 3 a abandonné l'idée de séduire les jeunes ?
Typiquement quand on fait un concours de danses folkloriques, on se doute bien qu'on ne va pas viser les 4-15 ans. L'important c'est qu'il y ait des gens qui regardent cette émission. On ne fait pas cette émission pour chercher à rajeunir quoi que ce soit. On la fait pour qu'elle marche, pour que les gens qui sont devant la télévision aujourd'hui soient là. Je veux bien qu'on mette en avant les scores sur cibles, sur les FRDA-50 mais à un moment, qui regarde la télévision aujourd'hui ? Les plus de 60 ans en majorité... Se dire qu'il faut absolument rajeunir l'audience et que c'est presque honteux de faire un programme qui est destiné aux plus de 60 ans, c'est ne pas comprendre comment fonctionne la télé aujourd'hui.
Les audiences sont le nerf de la guerre en télévision. Après 15 ans de carrière, avez-vous les yeux rivés sur votre téléphone le matin à 9h01 ?
J'ai toujours le même stress. Sincèrement, les nuits de prime, je ne dors pas bien et j'ai vraiment un réveil naturel qui fait que je me réveille à 8h, une heure avant qu'elles tombent. Après, il est impossible de me rendormir. J'ai un tel investissement sur chacun de mes programmes, en préparation, en écriture de texte, en promotion, en montage que les audiences sont la note qui tombe après un examen. Mais j'apprends à vivre avec et comme je fais de plus en plus de prime, j'essaye d'avoir des nuits un peu plus longues le week-end (rire).
Comment avez-vous vécu les échecs d'audience dans votre carrière ?
J'ai de la chance parce qu'en réalité j'ai connu très peu de gros échecs. Certaines émissions ont moins marché que d'autres mais la chance que j'ai c'est que dès qu'une émission marchait moins bien, celle d'après cartonnait. C'est toujours difficile de se dire que ça n'a pas pris quand une équipe à bossé très dur sur un programme et qu'on y a cru, que ça n'a pas pris. On peut toujours trouver des excuses et des explications, on se prend toujours une claque. Mais après, c'est la vie de la télévision. Pour que des programmes cartonnent il en faut d'autres qui se plantent. Là chance que j'ai, c'est que depuis plusieurs années, tout fonctionne bien pour moi. Je mesure la chance que c'est.
La suite de l'interview de Cyril Féraud est à découvrir samedi sur PureMédias.