Cyril Féraud : "Je serai toujours sur France Télévisions en septembre"

Quelle saison pour Cyril Féraud ! Ce week-end, l'animateur emblématique de France Télévisions est l'invité spécial de puremédias.com. Après nous avoir présenté la deuxième édition du "Grand concours des régions", le présentateur de 38 ans a accepté de faire le bilan d'une année 2022/2023 où il a enchaîné les succès. "100% logique", "Duels en familles", "Slam", "Le Quiz des champions"... Tout ce que l'animateur a présenté a fonctionné. De quoi attiser la curiosité d'autres groupes audiovisuels ? Entretien.

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Propos recueillis par Benjamin Rabier

Puremédias.com : Quel bilan tirez-vous de votre saison 2022/2023 ?
Cyril Féraud : J'ai vécu une saison incroyable, riche en lancements d'émissions, en investissement personnel et en travail. Il y a eu le l'arrivée de "Duels en familles" sur France 3, un jeu que j'ai imaginé une nuit d'insomnie, qui s'est installé très vite avant "Slam" alors que le pari n'était pas gagné d'avance. Il y a aussi eu "100% logique", qui a eu un succès fou avec des scores énormes en 4+ et sur les ménagères. Ma fierté aujourd'hui c'est d'avoir construit au fil des années un socle de téléspectateurs fidèles à force de travail et de minutie qui me suit sur mes nouvelles aventures. Je suis hyper reconnaissant de ça. Je sais la chance que j'ai.

Comment expliquez-vous le succès de "100% logique" ?
Quand j'ai vu le pilote de la version anglaise et les typologies de questions, je me suis dit que c'était vraiment le premier jeu de l'histoire de la télévision où tout le monde peut jouer, quel que soit son âge et son niveau d'études. En télé, c'est déjà la meilleure promesse qu'on puisse faire. Après il fallait le "France2iser", le mettre à la sauce France Télévisions. Aujourd'hui, notre émission n'a plus rien à voir avec le format britannique. Là-bas, le concept dure 45 minutes et l'animateur pose 12 questions. Nous, il fallait qu'on l'étire à 2h15. Dans la version initiale, il n'y avait pas de manches, pas de joker. Il a fallu faire des heures et des heures de réunion avec les équipes. L'autre défi pour moi, c'était les échanges avec le public. En Angleterre, l'émission est présentée par un humoriste qui est très cassant avec les candidats quand ils perdent. Il était hors de question que je passe 2h à me moquer d'eux. J'ai également souhaité qu'on travaille en profondeur le casting des participants pour que je m'amuse et que les téléspectateurs s'amusent aussi. Que l'on est des participants avec des anecdotes surréalistes, des noms improbables, qui ont des phobies, qui nous font rire, qui viennent jouer, et ça n'existait pas en Angleterre, en couple, en famille, le patron avec son employé. Je voulais qu'on raconte une histoire dans chaque épisode et je pense que c'est ça aussi qui a fait le succès de cette émission.

Vous avez tourné de nouveaux numéros. Qu'est-ce qui peut encore être amélioré ?
On a tourné quatre nouveaux épisodes qui seront diffusés à la rentrée. On a rajouté des questions, on est autour de 33/34 questions. Le principal défi c'est de toujours surprendre. Que les téléspectateurs qui ont été très nombreux à regarder l'émission ne soient pas déçus sur les prochaines émissions en retrouvant des questions auxquelles ils auraient déjà eu l'impression d'avoir répondu. Ça, c'est un vrai défi. Je peux vous dire qu'on bosse dessus à longueur de temps, on fait des réunions interminables. Une émission de "100% logique" c'est pas loin de 15h de réunion.

Est-ce qu'après avoir fait trembler "The Voice", vous espérez faire trembler la "Star Academy" à la rentrée ?
(Il éclate de rire). Je ne serai pas mécontent d'avoir une concurrence moins forte. Sincèrement, je n'ai pas l'info. La rentrée de TF1 va être bousculée par la Coupe du monde de rugby. Plusieurs primes du samedi seront dédiés au rugby. Je ne sais absolument pas quand l'émission reviendra. Je sais juste que cette émission est un bijou qu'il faut savoir protéger et ne pas en faire trop.

Dans votre catalogue de programmes, il y a "Slam" qui fêtera sa 15e saison à la rentrée. Vous n'êtes jamais lassé ?
Jamais car c'est un renouvellement perpétuel. Ça fait 15 ans que j'ai le même producteur dans l'oreillette. Il est réellement devenu l'un de mes meilleurs amis. À chaque session de tournage, tous les mois et demi, on se dit 'qu'est-ce qu'on peut changer ?'. On a plein de gimmick qui sont arrivés dans "Slam" au fur et à mesure des années : le jingle, le bisou magique, la vache marguerite, etc... Dans "Slam" il y a une histoire dans le jeu, il y a une famille qui s'est créée. Au-delà du jeu, il y a tout un tas d'habitudes que les téléspectateurs ont et qui fait qu'eux ne s'en lassent pas. Je n'ai jamais ressenti de lassitude grâce aux candidats, j'adore leur parler. Je pense que c'est aussi ça qui marche dans "100% logique". Tous les jours, avoir trois nouveaux candidats en face de moi, qui me racontent leur vie, leurs passions, leurs anecdotes surréalistes, j'adore ça.

D'où vous vient cette passion pour les gens ?
Je ne me suis jamais dit "j'en ai marre d'entendre pour la 200e fois l'histoire de quelqu'un qui collectionne les dés à coudre". Je trouve que les gens qui viennent jouer à la télé se mettent à nu. Ce n'est pas leur métier, on les maquille, ils se retrouvent avec des projecteurs dans la tête, 3 caméras en face d'eux, un animateur qui les speede, etc... Ce n'est pas naturel. Moi j'adore les détendre, les faire se raconter et mon objectif depuis 15 ans c'est qu'ils repartent avec le sourire et en ayant passé un super moment. Dans 80% du temps, c'est le cas. C'est pour ça que je prends toujours autant de plaisir. Ce qui parfois est difficile, c'est le rythme. On tourne 7 épisodes par jour de "Slam", 10 épisodes par jour de "Duels en famille". En fin de journée, je suis rincé. Mais il faut rester frais, percutant, être dans le rebond en permanence... C'est ça plutôt qui est fatiguant. Mon planning, c'est un marathon.

"Slam" et "Duels en Famille" seront-ils de retour sur France 3 à la rentrée ?
Tout à fait. On ne change pas.

Depuis 2020, vous incarnez Cyril Gossbo, un personnage de "Fort Boyard". Sera-t-il de retour cet été ?
Bien sûr et il réserve de nouvelles surprises aux candidats. Toujours avec une grosse couche de Slaïme dans laquelle les célébrités vont être plongées mais avec 2, 3 petites nouveautés bien désagréables pour ceux qui vont se frotter à cette épreuve.

Votre personnage évolue au fil des années. Comment cela s'organise-t-il ?
C'est vraiment Guillaume Raimain, le producteur artistique de l'émission, qui a de nouvelles idées chaque année. C'est assez magique pour moi de me dire que je fais partie de l'émission qui m'a donné envie de faire de la télé et que je me retrouve à réfléchir avec la production à l'évolution de mon personnage. Je savais le kiff que j'allais m'offrir en rejoignant les équipes de "Fort Boyard" mais je n'avais pas anticipé l'évolution du regard des enfants. Depuis Cyril Gossbo, leur regard sur moi a changé. Je reçois plein de vidéos de gamins déguisés qui reprennent ses tic de langages ou qui essayent de l'imiter. C'est génial pour moi. Quand j'ai commencé ma carrière, lorsqu'on m'arrêtait dans la rue, on me disait 'ma grand mère vous adore'. Maintenant c'est les mamans qui m'arrêtent et font des photos avec moi pour leurs enfants. C'est hyper chouette.

Quid de "La carte aux Trésors" ?
Les cinq numéros inédits de cet été sont déjà en boite et nous partons en tournage des épisodes de l'été 2024 la semaine prochaine. On tourne avec beaucoup d'avance, généralement au mois de mai et au mois de septembre. La complexité de cette émission vient du fait qu'on ne peut tourner qu'avant ou après l'été, quand les journées sont très longues et quand les touristes ne sont pas ou plus là. Nous n'aurions pas les autorisations pour voler avec les hélicoptères sinon.

"Le Quiz des champions" reviendra-t-il ?
Oui, on va tourner un nouvel épisode au mois de mai avec de nouveaux champions et de nouveaux visages.

Il y a plus de dix ans vous aviez animé l'Eurovision sur France 3. On connaît votre passion pour ce concours. Ça ne vous titille pas d'y retourner ?
J'ai adoré le faire sur France 3 avec Mireille Dumas et Natasha St Pier. Ça fait partie des expériences les plus dingues de ma carrière. J'adore l'Eurovision, je suis ultra-fan. Maintenant Stephane (Bern) et Laurence (Boccolini) le font très bien et y sont très attachés. Évidemment si un jour on me demande d'aller le commenter, j'irais en courant. Mais ça serait très malvenu de ma part d'aller toquer à la porte de France 2. Mais j'espère bien qu'un jour j'y retournerai.

"Le Parisien" a révélé il y a quelques semaines que TF1 avait tenté de vous débaucher : vrai ou faux ?
(Il sourit). Je prends un joker sur cette question.

Cyril Féraud sera-t-il toujours sur France Télévision à la rentrée ?
Oui, je serai toujours sur France Télévision en septembre.