Ce samedi, le journal suisse "Le Temps" publie une enquête visant Darius Rochebin, ancien présentateur de la RTS et actuel visage de LCI, et l'accusant de "gestes déplacés", "propos salaces" et "utilisation de fausses identités sur les réseaux sociaux". "Si nous choisissons de publier cette enquête aujourd'hui, c'est parce que les révélations qu'elle contient, concernant une institution publique, remplissent cette mission. Cet article, qui a mobilisé trois journalistes pendant plusieurs mois, a été rédigé à la lumière de conseils juridiques", explique la rédaction en chef du "Temps", en préambule de l'enquête. Elle précise d'ailleurs que près de 30 témoignages ont été recueilli mais que par "souci de concision", ils ont été publiés en "nombre réduit".
Par ailleurs, elle souligne que "la majorité des personnes citées dans l'article ont choisi de rester anonymes", mais que "l'identité de chacun d'entre elles est connue de la rédaction". "Pourquoi publier cette enquête maintenant? Plusieurs facteurs ont contribué à son aboutissement: d'une part, la libération de la parole amorcée par le mouvement #MeToo en 2017; d'autre part, le départ de Darius Rochebin pour une chaîne française", conclut la rédaction en chef du journal suisse.
Ainsi, selon "Le Temps," pendant plusieurs années, Darius Rochebin aurait profité de son statut de présentateur phare du service public pour avoir des comportements déplacés en coulisses : "Mains glissées sous les chemises de collègues masculins, allusions salaces récurrentes ou encore proximité avec de jeunes hommes sont régulièrement évoquées". Une employée de la RTS raconte sous anonymat que le présentateur avait essayé de l'embrasser de force : "Je l'ai immédiatement repoussé. Il est parti de manière furtive, sans me regarder, ni présenter d'excuses".
Une autre collaboratrice de la RTS confie au "Temps" d'autres gestes inappropriés de la part du journaliste vedette. Peu après le Nouvel an 2006, à quelques heures du journal télévisé, la témoin relate s'être approchée de Darius Rochebin pour lui faire la bise et que ce dernier lui aurait "saisi la main libre" et l'aurait "fermement posée sur ses parties génitales". Deux jeunes hommes, qui ont travaillé directement avec l'ex-figure de l'audiovisuel public suisse, témoignent de multiples tentatives d'immixtion dans leur vie privée, avec "des allusions déplacées, des questions lubriques pendant et en dehors des heures de bureau et des rapports de pouvoirs ambigus". Au cours de l'enquête du "Temps", Darius Rochebin est également accusé d'avoir créé de faux comptes Facebook afin d'approcher de jeunes hommes sur les réseaux sociaux, dont certains étaient mineurs au moment des faits.
Contacté par le média suisse, Darius Rochebin a réagi par l'intermédiaire de son avocat. "Le journaliste conteste fermement s'être livré à des actes pénalement répréhensibles et précise n'avoir jamais fait l'objet d'une plainte pénale, ni a fortiori d'une quelconque condamnation pénale", a indiqué son conseil.
De son côté, la direction de la RTS a déclaré : "Tout comportement déplacé et blessant dans le cadre professionnel, de quelque nature que ce soit, est incompatible avec les valeurs de notre entreprise et la RTS les condamne avec force. Lorsque des cas sont portés à notre connaissance, ils sont immédiatement traités, le cas échéant avec une enquête externe indépendante. Selon les conclusions de l'enquête, des sanctions sont prises allant jusqu'au licenciement immédiat". Contactée par puremedias.com, LCI qui emploie aujourd'hui Darius Rochebin ne souhaite pas pour le moment faire de commentaires.