Cinéma
Le Dernier maître de l'air : Shyamalan fait du vent
Publié le 27 juillet 2010 à 15:13
Par puremedias
M. Night Shyamalan a peut être un sixième sens, mais avec "Le Dernier Maître de l'air", il vient de signer son premier navet.
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Shyamalan est comme tous, comme tous ces auteurs qui, entre deux films de genre (et malgré un succès public dans son cas), doivent honorer leur contrat, fournir tous les trois ou quatre films leur daube calibrée tous publics, faire péter les tiroirs-caisses et rassurer les producteurs de leur laisser quelques années de répit pour qu'ils puissent préparer un film qui leur colle vraiment aux Vuitton.

Le Dernier Maître de l'air est de ceux-là : prêt à consommer, mauvais mix entre Le Seigneur des anneaux (mais sans sa mythologie et son univers fouillé), Le Monde de Narnia (pour les enfants, mais sans aller au-delà du minimum syndical), et Donjons & Dragons (ultime nanar inspiré du jeu de rôle, malheureusement celui des trois duquel il se rapproche le plus).



On peut comprendre l'attrait de Shyamalan pour le sujet : l'histoire d'un gamin qui voit des choses que les autres ne voient pas, un budget qui ferait pâlir d'envie ses petits camarades (on parle de 150 millions de dollars), et l'adaptation d'une série à succès, il y avait de quoi se laisser prendre. Le voilà donc parti à adapter les aventures du Dernier maître de l'air, Avatar en dehors du bureau (en clair, super gentil super fort capable de maîtriser tous les éléments), chargé de lutter contre le peuple du feu qui livre une guerre sans merci pour le contrôle du monde.

Voilà donc pour la trame manichéenne (l'air, pur, dans un monde blanc, contre le feu, tout de noir vêtu, industrialisé sur ses immenses machines), sur laquelle s'ajoutent de nombreuses scènes de combat, d'ailleurs l'un des seuls points forts du film - même si au cinquième entraînement de l'Avatar qui fait ses exercices en levant les jambes, on fatigue, comme si Shyamalan avait voulu singer Quentin Tarantino, qui singeait déjà les classiques des films de Kung-Fu. Ces combats, bien chorégraphiés et bien filmés, avec des effets spéciaux de très bonne facture, sauvent le film de la catastrophe industrielle.



Et que je me souviens des enseignements de mon maître en flash back avant de libérer mes pouvoirs, et que je marche sur les murs comme Tigre et Dragon, et que je me sacrifie pour la bonne cause (puisque je suis gentil), Le Dernier Maître de l'air aurait pu être réalisé par n'importe quelle stakhanoviste du box-office hollywoodien, et pas forcément plus mal.

Laisser sous-entendre à la fin qu'une séquelle, comme une nouvelle vilaine balafre à la filmographie du maître du suspens, est possible, finira de nous achever (eh oui, c'est bien la trilogie qui est prévue, car quand on peut s'en mettre trois fois plus dans les fouilles, pourquoi s'en priver). Non, Le Dernier Maître de l'air n'est pas vraiment un film, rien d'autre qu'un gaz issu de l'estomac de quelque producteur hollywoodien voulant surfer sur la vague héroïque fantaisie. Mais du maître Shyamalan, il ne reste rien. Seulement de l'air.

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