C'était l'événement sportif de la semaine. Jeudi et vendredi soirs, la chaîne américaine OWN diffusait un entretien en deux parties entre Lance Armstrong et Oprah Winfrey dans lequel le sportif a avoué s'être dopé. "Mon cocktail c'était l'EPO, les transfusions et la testostérone" a-t-il déclaré, ajoutant que "se doper faisait partie du boulot". Néanmoins, lors de cette interview, le champion déchu de ses sept titres de vainqueur du Tour de France a assuré avoir arrêté de se doper en 2005.
Des aveux qui ont attisé la curiosité des téléspectateurs, offrant à OWN de très belles audiences. 3,2 millions de téléspectateurs ont ainsi suivi la première partie de l'entretien, et les scores du deuxième soir sont attendus dans le courant du week-end. Mais le sportif n'était peut-être pas tout à fait sincère lorsqu'il s'est confié à Oprah Winfrey, à en croire les enquêteurs. En effet, s'il affirme avoir pris pour la dernière fois des substances interdites en 2005, ses tests sanguins disent le contraire. Il y aurait ainsi eu recours à deux reprises en 2009.
Selon ABC News, qui rapporte les propos des enquêteurs, les tests montrent qu'à cette période, le nombre de ses globules rouges a soudainement doublé tandis que le nombre de ses globules rouges "jeunes" n'a pas évolué. Pour les enquêteurs, Lance Armstrong se serait ainsi fait injecter des globules rouges "matures" et aurait menti à Oprah Winfrey afin de se protéger d'une possible enquête criminelle.
En octobre dernier, l'Union cycliste internationale (UCI) a décidé de retirer à Lance Armstrong ses sept titres de vainqueur du Tour de France. Cette sanction inédite est intervenue après la suspension à vie décrétée cet été par l'USADA (l'agence américaine antidopage), qui reproche au cycliste d'avoir mis au point "le programme de dopage le plus sophistiqué" de l'histoire du sport. Les victoires du cycliste ont été gommées du site letour.fr et plusieurs sponsors, dont Nike, ont rompu leur contrat avec le champion, qui aurait perdu au total plus de 30 millions de dollars. Plus tôt cette semaine, le cycliste a été victime d'un autre coup dur : le Comité olympique international lui a en effet a retiré la médaille de bronze qu'il avait décrochée aux Jeux de Sydney en 2000.