Mais où diable est passé Arnaud Lagardère ? Jeudi 18 avril dernier, la rédaction d'Europe 1 votait, à une très large majorité, une motion de défiance à l'encontre de celui qui est non seulement l'actionnaire mais aussi le président de la station de la rue des Cévennes. Les salariés dénonçaient notamment "l'absence criante de stratégie du groupe Lagardère depuis de trop longues années" et la "précarité" qui s'est installée et qui a, pour rappel, généré un bref mouvement de grève à la rédaction numérique d'Europe 1.
Interrogée par nos confrères du "Parisien" dans la foulée du vote de cette motion, et juste après qu'Europe 1 eut de nouveau signé sa pire vague historique d'audience, la direction du groupe Lagardère avait indiqué que son patron devait s'exprimer "dans les prochains jours". Mais, quasiment deux semaines plus tard, les salariés d'Europe 1 n'ont toujours aucune nouvelle d'Arnaud Lagardère.
"On ne s'attend à rien pour le moment. On pense qu'il ne s'exprimera pas avant d'être reconduit à l'assemblée générale des actionnaires du groupe le 10 mai prochain", soupire un salarié, ajoutant, dépité : "Nous ne sommes pas sa priorité". Le silence d'Arnaud Lagardère est d'autant plus mal perçu à Europe 1 que, début avril, l'homme d'affaires avait séché la réunion du comité d'entreprise européen du groupe Lagardère, réunion au cours de laquelle les représentants des salariés de la station espéraient obtenir des éléments de réponse sur l'avenir de celle-ci.
Au-delà du silence d'Arnaud Lagardère qui inquiète, plusieurs salariés, contactés par puremedias.com, évoquent un sentiment de "grand flou" en interne. Ces dernières semaines, la presse a relayé plusieurs rumeurs dont celle d'un départ de Nikos Aliagas de la matinale, et surtout un possible remplacement de Laurent Guimier, actuel vice-président de la station, par Donat Vidal-Revel, directeur délégué à l'information. L'actionnaire est resté silencieux face à ces interrogations. Le 18 avril dernier, le groupe a simplement reconnu que la grille mise en place par Laurent Guimier "n'a manifestement pas atteint ses objectifs d'audience" et a fait état d'une "divergence stratégique pour la suite".
"Que Guimier soit maintenu ou que Vidal-Revel soit nommé ne change pas grand chose car c'est Constance Benqué (directrice générale des activités médias du groupe Lagardère, ndlr) qui est aux manettes. Mais on aimerait que la situation soit clarifiée rapidement", souffle un salarié. "On ne sait plus qui dirige cette maison. Ce qu'on veut, c'est un cap, une stratégie claire", abonde un autre. Officiellement, Laurent Guimier jure qu'il travaille sur la grille de rentrée et sera toujours présent en septembre prochain. "Le temps est essentiel et la patience est d'or", écrivait-il dans un mail adressé aux salariés après la publication des audiences pour la vague janvier/mars. De son côté, contactée par puremedias.com, la direction du groupe Lagardère n'a pas souhaité détailler le calendrier d'Arnaud Lagardère.