Changement de ton pour les après-midis d'Europe 1. Alors qu'en fin de saison dernière, les auditeurs avaient droit à une émission de faits divers - "Hondelatte raconte" - suivie d'un show autour du football avec "Y'a pas péno", le 16h-18h de la station est désormais incarné par une seule émission et une seule animatrice, avec Laurence Boccolini, qui fait son grand retour sur Europe 1. Elle n'y avait plus présenté d'émission depuis le début des années 1990 et revient avec "Le Plan B", programme qui a pour unique ambition de venir en aide aux auditeurs.
La grande première avait lieu ce lundi. L'ensemble se présente sous la forme d'une vaste libre antenne, avec paradoxalement des sujets imposés. Laurence Boccolini est accompagnée de l'humoriste Arnaud Demanche, ancien maître de cérémonie des Gérard, qui récompense le pire de la télévision et d'Anissa, une des voix de la station, chargée des relances. Le premier sujet du jour est proposé par Arnaud Demanche lui-même, qui confie avoir été plaqué cet été. L'occasion d'interroger les auditeurs sur leurs amours de vacances, avec cette question en toile de fond : ce genre de coup de foudre peut-il durer sur le long terme ?
Pour avoir toutes les opinions, il faut cependant prendre son mal en patience. En effet, "Le Plan B" est interrompu toutes les dix minutes par des coupures pub, certes courtes (1 à 2 minutes en moyenne) mais qui ont le tort de casser le rythme de l'émission. Des pauses musicales ponctuent également le programme - deux par tranche horaire - avec des titres surfant résolument sur la nostalgie ("Street Life" de The Crusaders, "Besoin de Personne" de Véronique Sanson...).
Après les amours de vacances, place aux gaffes en second sujet du jour. Laurence Boccolini suit attentivement les réactions des auditeurs sur Twitter, n'hésitant pas à les citer à intervalles réguliers. Problème pour cette première émission, les internautes ne se bousculent pas au portillon pour commenter "Le Plan B"... A 16h55, l'énième pause publicitaire laisse place au rappel des titres de l'actualité, permettant à Laurence Boccolini d'attaquer sa deuxième partie à 17h pile.
Une deuxième partie structurée autour d'un invité différent chaque jour. Le producteur Gérard Louvin, ami de longue date de l'animatrice, a accepté d'inaugurer l'émission. Le thème des gaffes se poursuit en sa compagnie, l'occasion d'apprendre par exemple qu'il a un jour confondu la regrettée chanteuse Maurane avec une maquilleuse... La présence de l'invité a pour effet immédiat de diminuer le temps de parole d'Arnaud Demanche, qui se contente de quelques interventions et laisse Laurence Boccolini seule à la barre.
Parmi les bons moments à retenir de cette première, une des rares séquences sérieuses, certes déjà entendue ailleurs : un mini-débat autour des dérives de Twitter est organisé avec l'intervention par téléphone d'Olivier Minne, qui revient sur la polémique autour du manque d'implication de Joyce Jonathan dans le dernier "Fort Boyard", qui lui a valu de recevoir des tombereaux d'insultes.
Laurence Boccolini ne s'en cache pas, elle est là pour aider les auditeurs, mais uniquement pour les problèmes légers du quotidien. "Les vraies expériences de vie, c'est avec Olivier Delacroix", a-t-elle même précisé au cours de l'émission, en faisant référence au journaliste qui officie entre 15h et 16h sur Europe 1. Entre coupures pub, rappel des titres et pauses musicales, le temps défile vite et la fin du "Plan B" est déjà arrivée. Consciente des imperfections propres à la première d'une émission, Laurence Boccolini promet aux auditeurs avant de rendre l'antenne : "Ça sera meilleur demain. On va s'améliorer".
Au final, "Le Plan B" apparaît pour l'instant décousu, impression sans doute renforcée par le principe de la libre antenne. Cette nouvelle émission est le genre de programme sur lequel on tombe par hasard lors d'un trajet en voiture et qu'on continue à écouter par curiosité ; l'ensemble étant, il faut le reconnaître, agréable. L'animatrice, à la bonne humeur communicative, ne feint pas sa proximité avec les auditeurs. Mais pour devenir un rendez-vous incontournable des après-midis d'Europe 1, "Le Plan B" dispose encore d'une importante marge de progression.