En 2008, les grandes chaînes françaises avaient sorti le grand jeu pour Ingrid Bétancourt. Le 2 juillet, la nouvelle de la libération de celle qui était détenue depuis 6 ans par les FARC était tombée à 21h30. Une heure plus tard TF1, France 2 et France 3 avaient interrompu leur prime-time pour proposer des éditions spéciales improvisées par leurs présentateurs vedettes de l'époque : Patrick Poivre d'Arvor, David Pujadas et Marie Drucker.
Rien de tout ça n'est arrivé pour Florence Cassez, même si la comparaison entre la situation des deux femmes est difficile. Et pourtant, à quelques petites minutes près, Gilles Bouleau et David Pujadas pouvaient annoncer la bonne nouvelle en direct. Mais les deux 20 Heures ont rendu l'antenne trop tôt. Sur TF1, Gilles Bouleau a ouvert son édition sur six minutes consacrées à la Française condamnée en 2009 à 60 ans de prison pour enlèvement. 35 minutes plus tard, il a clos sLes mystérieux moutons postés par Laurent Delahousse sur Twitteron journal après avoir fait un dernier détour, d'une minute, en direct de Mexico où la correspondante Dominique Lagrou-Sempere a donné les toutes dernières infos de l'intérieur de la Cour suprême.
"4 juges ont voté, a expliqué la journaliste. Si le cinquième juge demande la libération de Florence Cassez, alors la Française de 38 ans pourrait être libérée. (...) Le résultat devrait nous parvenir d'ici quelques minutes", a–t-elle conclu avant que Gilles Bouleau n'annonce la suite des programmes et signale que le 13 Heures de Jean-Pierre Pernaut reviendrait le lendemain sur "le possible dénouement de cette affaire". Sur France 2, le journal de 20 Heures a adopté le même déroulé avec une longue ouverture consacrée à Florence Cassez et un retour à l'antenne, en fin d'édition, de Maryse Burgot, l'envoyée spéciale au Mexique de la rédaction. La journaliste a donné les dernières info sur cette affaire avant que David Pujadas ne rende l'antenne vers 20h40.
Hélas pour eux, la décision de la Cour suprême du Mexique est tombée à... 20h44. Une dépêche AFP est venue confirmer l'information deux minutes plus tard. Et on peut se demander pourquoi les deux chaînes n'ont pas préféré continuer leur JT jusqu'à la fin de la délibération pour annoncer le résultat en direct. Ou n'ont pas repris l'antenne avant leur-prime time pour faire part de la bonne nouvelle. Ou, même, proposé un flash spécial avant la deuxième partie de soirée.
Interrogés par Télé 2 Semaines, TF1 et France 2 ont indiqué qu'ils devaient rendre l'antenne en raison des impératifs de programmes. France 2 a répondu à nos confrères qu'elle n'était "pas une chaîne d'info continue" et que par conséquent, elle n'entendait pas retarder son prime-time. Ce midi, la chaîne publique s'est rattrapée en proposant un journal de 13 Heures ... de 80 minutes ! Les chaînes d'information en ont profité. Diffusant en direct les images de l'intérieur de la Cour suprême qui étaient traduites simultanément, elles ont pu donner le résultat en direct et faire le plein de télespectateurs. Avant l'AFP. Et pendant la météo des deux chaînes historiques.
A lire sur puremedias.com : Les explications de Thierry Thuillier, le directeur de l'information de France Télévisions.