Après l'affrontement stérile, l'émotion ? Désormais, certains dirigeants des grandes entreprises sont coachés par des agences de communication pour affronter le plus intelligemment possible les équipes de "Cash Investigation", le magazine de France 2. Fini donc les rencontres musclées entre Elise Lucet et des personnalités qui tentent de l'esquiver, comme on avait pu le voir avec Rachida Dati ou avec un ex-cadre de France Télévisions, ou les happenings de la journaliste lors d'une assemblé générale de Sanofi ou lors d'un déjeuner entre des élus et des lobbyistes de l'industrie du tabac.
Hier, dans le numéro intitulé "Climat : le grand bluff des multinationales", les entreprises ont décidé de collaborer pour s'expliquer sur les révélations de la chaîne publique. A la fin du documentaire, par exemple, un des hauts cadres de Total a rencontré Elise Lucet. Il s'est montré particulièrement (trop ?) affable avec l'ex-présentatrice du 13 Heures de France 2 pour lui expliquer les contradictions de sa société qui s'est engagée contre le réchauffement climatique lors de la COP 21, tout en dépensant, avec d'autres entreprises partenaires, 12 milliards de dollars pour ouvrir une usine d'exploitation de sable bitumineux près de Fort McMurray, au Canada.
Mais le moment le plus étonnant a été la rencontre entre Elise Lucet avec une cadre de Engie, le nouveau nom de GDF Suez. Celle-ci a été envoyée pour répondre aux dégâts environnementaux causés par une vieille centrale à charbon d'Hazelwood située à Morwell, en Australie, où un violent incendie a eu lieu pendant 45 jours il y a deux ans. "Je ne peux pas vous laisser dire ça, la sécurité, c'est une priorité pour nous", a insisté la directrice de la responsabilité environnementale et sociétale du groupe énergétique français, en expliquant avoir fait des "beaucoup de recommandations" pour moderniser cette vieille centrale que le groupe a rachetée.
Alertée sur le cas d'un homme intoxiqué lors de l'incendie de la centrale et qui souffre d'une incurable fibrose pulmonaire, la salariée d'Engie s'est montrée très émue. "Il aurait dû porter un masque, je suis d'accord avec vous... Je ne connais pas ce cas particulier mais ce que vous m'avez montré n'est pas normal...", a-t-elle reconnu. puremedias.com vous propose de découvrir cette séquence.