Décriée tout le week-end, la 46 édition des César a reçu un nouveau coup de pelle ce matin sur France Inter. Dan sa chronique hebdomadaire, Sophia Aram a ainsi choisi de railler durement l'attitude selon elle faussement rebelle, mais réellement égoïste et lâche, des participants à la grande fête du cinéma retransmise vendredi soir dernier sur Canal+.
"Pour moi, la 46e cérémonie des César restera la plus transgressive de l'histoire de l'Académie, qui en a vu pourtant des coups de gueule en Gucci, de la rebellitude en Louboutin, des diatribes en Prada", a-t-elle ironisé dès le début de sa chronique. "Il est venu le temps des artistes engagés avec une Jeanne Balibar plus mobilisée que jamais... pour les actrice de son âge à elle, un humoriste noir venu défendre la cause... des artistes noirs, des intermittents venant défendre la cause... bah des intermittents", a-t-elle poursuivi.
Avant d'attaquer : "En revanche, pas un mot, pas une allusion, pas une évocation du grand argentier du cinéma français, du propriétaire de Canal+", a ensuite regretté l'humoriste, faisant ainsi référence à Vincent Bolloré. Et d'asséner : "Aucun Che Guevara en smoking pour dénoncer le licenciement du comédien Sébastien Thoen, ni celui d'ailleurs de tous ceux qui au sein du groupe ont eu le courage de le défendre. Aucune égérie en Chanel pour s'inquiéter du bras de fer entre Bolloré et les sociétés d'auteurs. Personne ! (..) Et vous savez pourquoi ? Parce que sous les strass et les paillettes, nos révolutionnaires de gala savent parfaitement faire la différence entre ceux devant qui on se lève et on se casse, et celui devant qui tout le monde reste assis en silence".
Avant de conclure : "Que vaut la liberté de dire tout et n'importe quoi quand on ne défend pas celle de Sébastien Thoen à railler le populisme morbide d'un Pascal Praud ? Comment peut-on vouloir être essentiel aux autres quand on ne parle que de soi, de sa souffrance et de celle des siens, au beau milieu d'une pandémie ? Ce vendredi, jamais le cinéma français n'aura été à ce point une industrie de divertissement à la solde de celui qui la finance, animée par quelques happy few, venant se rebeller en famille dans la main de Bolloré. Tout ça pour vous dire qu'à moi aussi vendredi soir, le cinéma français m'a beaucoup manqué". Une dernière référence à l'émouvant discours d'Annie Girardot devant l'assemblée des César en 1996. puremedias.com vous propose de revoir la chronique de Sophia Aram.
Vendredi soir, cette cérémonie des César particulièrement critiquée a signé la pire audience depuis dix ans de l'histoire du show avec 1,64 million de téléspectateurs, soit 9,1% du public.