Les 600 journalistes de France Télévisions sont appelés à voter ce mardi. Toute la journée, ils devront répondre à cette question par bulletin secret : "Faites-vous confiance à Michel Field pour diriger l'information de France Télévisions ?". Le vote de cette motion de défiance a été validé jeudi dernier, en AG, après la semaine chaotique du patron de l'information. Journalistes et syndicats lui reprochent "son amateurisme", ses déclarations dans la presse, "sa brutalité" ou encore sa complaisance supposée à l'égard de l'Elysée pour l'organisation de l'émission "Dialogues Citoyens" sur France 2.
Le résultat devrait être connu ce soir, vers 20h30. "Il est très incertain, raconte un journaliste de la rédaction. Beaucoup de pressions et de manoeuvres en coulisses ont commencé". Le taux de participation sera regardé de près, le vote intervenant en pleine vacances scolaires. Quel que soit le résultat, Michel Field a annoncé vendredi qu'il "ne démissionnera pas" de son poste, considérant cette motion comme "un singulier rappel à l'ordre". "Tout dépend de la force du rejet, renchérit un autre journaliste. S'il est désavoué par 60 à 80% de la rédac, on voit mal comment Delphine Ernotte pourrait le maintenir".
Le patron de l'info a déjà fait des concessions, en abandonnant par exemple le projet d'une émission politique produite par une société extérieure à la rédaction et présentée par Karim Rissouli. "J'ai entendu les demandes de la rédaction de maîtriser pleinement les émissions politiques et j'y souscris. Je renonce à ce projet. Je m'appuie sur le service politique de France Télévisions", a-t-il expliqué samedi. Reste à savoir si les rédactions souhaitent continuer à s'appuyer sur lui à la veille d'échéances politiques et de chantiers importants. Rien n'est moins sûr...