L'affaire Newen aura au moins servi à ça : accélérer les discussions entre France Télévisions et les producteurs de télévision pour que le groupe public puisse détenir davantage de droits d'exploitation dans les fictions qu'elle finance. Hier, le groupe dirigé par Delphine Ernotte a fièrement annoncé avoir signé un accord avec quatre syndicats de producteurs (le Satev, le SPFA, le SPI et l'USPA) qui "établit un nouvel équilibre entre la production indépendante et France Télévisions".
Cet accord va permettre au groupe public de co-produire nettement plus d'oeuvres, ce qui lui permetta de gagner de l'argent lors de la vente de ses fictions, de ses documentaires ou de ses programmes jeunesse à l'international mais aussi lors de leurs rediffusions sur d'autres chaînes françaises ou lors de leur mise en ligne sur Netflix.
Moyennant la garantie que France Télévisions continue de dépenser au moins 400 millions d'euros par an dans la création, l'entreprise publique a réussi à faire passer de 5% à 25% la part de ses dépenses de création dans les oeuvres dites "dépendantes" (c'est-à-dire dans des oeuvres dont elle détient en partie les droits). Le groupe public voit ainsi sa réglementation alignée avec celle des groupes privés. "La moitié de cette part dépendante pourra être engagée avec MFP, filiale de France Télévisions, seule ou en coproduction avec des producteurs indépendants", précise l'accord.
Cet accord va dans le sens du mandat de Delphine Ernotte, qui souhaite accélérer l'exportation de ses fictions et que ces exportations permettent au groupe d'engranger des ressources supplémentaires, qui pourront être réinvesties dans la production de nouveaux programmes.