Fin de campagne électrique. À quatre jours du premier tour, Jean Lassalle était, ce mercredi soir aux alentours de 22h20, l'invité de Gilles Bornstein dans "Votre instant politique" sur franceinfo:. Une émission au cours de laquelle le fer de lance du mouvement "Résistons!" à la présidentielle a perdu ses nerfs et insulté l'éditorialiste politique de la chaîne, Renaud Dély.
Alors que l'interview touchait à sa fin, Jean Lassalle a pris le contrôle de l'antenne pour prendre à partie Renaud Dély, l'un des collègues de Gilles Bornstein sur la chaîne publique. "Je veux dire simplement à Renaud Dély que je regrette profondément ce qu'il a écrit, même si c'est franceinfo:. C'est un chien !", a-t-il lâché sur un ton agressif. "C'est un chien !", a-t-il répété en agitant l'une de ses feuilles de papier.
"Non, vous ne pouvez pas dire ça !", a tenté de le raisonner Gilles Bornstein. "Si !", l'a coupé, véhément, Jean Lassalle. "Il n'a pas le droit d'écrire ce qu'il a écrit. Et je le dis à Jean Quatremer aussi, ça ce n'est pas de la politique". "Ce (studio) n'est pas un lieu pour régler ses comptes", a répliqué le journaliste contraint de hausser le ton. Jean Lassalle n'en a eu que faire et a poursuivi : "Comment me connaît-il cet homme-là pour porter des jugements aussi graves ? Ce n'est pas digne ! Ce n'est pas digne !", a-t-il vociféré. "Jean Lassalle, je ne sais même pas de quoi vous parlez...", a déploré Gilles Bornstein. "Mais lui il va me comprendre, il va me comprendre", a assuré le candidat.
Le Béarnais fait référence ici à "L'édito politique" de Renaud Dély, diffusé le matin même sur la radio France Info, dans lequel le candidat était qualifié de "complotiste des champs". Jean Quatremer, lui, aurait qualifié Jean Lassalle de "crétin complotiste" dans un tweet daté du 2 avril, repéré par le journaliste de BFMTV Raphael Grably. Sur Twitter, franceinfo: a indiqué qu'elle "condamne vivement les propos tenus, mercredi 6 avril, par Jean Lassalle à l'encontre d'un de ses éditorialistes".
Et la chaîne de conclure : "En aucune circonstance, l'insulte n'a sa place dans le débat public et ne saurait intimider des journalistes et éditorialistes qui font leur travail. franceinfo: en appelle au respect et à un climat de sérénité que mérite le débat démocratique."