Après le patron des programmes des chaînes OCS la semaine dernière, le secteur de la presse était à l'honneur ce mercredi dans #QHM. Le "Quart d'heure médias" de puremedias.com recevait ainsi Franck Annese, le patron du groupe So Press, qui édite notamment le bimensuel "Society" et le mensuel "So Foot". Cet entretien a été l'occasion d'évoquer avec lui le dynamisme de son groupe dans un secteur marqué récemment par les échecs des magazines "Ebdo" et "Vraiment" mais aussi la fermeture brutale de BuzzFeed France.
A propos de cette décision, Franck Annese a été interrogé sur l'avenir du modèle gratuit pour la presse web. "Je ne saurai pas le dire s'il a un avenir. On le fait aussi, nous, sur le site internet de 'So Foot', sofoot.com, qui est gratuit. Pour l'instant, ça marche bien et je n'ai pas l'intention de licencier qui que ce soit. On a plutôt tendance à embaucher. Je ne sais pas si ça a un avenir", a-t-il de nouveau commenté. "Ce qui est compliqué, c'est quand tu fais partie d'un groupe, où les décisions ne se prennent pas chez toi. Ce sont des Américains qui décident de fermer un site dont j'ai ouï dire que les audiences n'étaient pas si mal. Après, je ne suis pas dans les comptes de BuzzFeed, je ne sais pas quel était le coût réel de tout cela... Mais c'est toujours triste de se dire que tu n'es pas maître de ton sort. Là, il y a quatorze personnes qui se font virer, alors que j'imagine qu'elles pensent avoir fait du bon boulot, et que c'est sûrement le cas", a commenté le patron de So Press.
Alors que le changement d'algorithme de Facebook a été avancé comme explication possible des difficultés de BuzzFeed, Franck Annese est revenu sur la méfiance historique de son groupe à l'égard des réseaux sociaux. "Ce sont deux choses. C'est d'abord lié au fait qu'on est présent que quand on a quelque chose à proposer derrière. On est présent sur le Facebook de 'So Foot' parce qu'on a sofoot.com derrière, qui est un site qui est très content de bénéficier de l'audience de Facebook par moments. Je ne vais pas cracher sur Facebook là-dessus parce qu'on s'en sert beaucoup", a expliqué Franck Annese.
"On fait très gaffe à la dépendance vis-à-vis de Facebook", a confirmé Franck Annese, précisant que ses équipes avaient justement à veiller à développer le site de "So Foot" "en propre". "C'était au moment où tout le monde disait d'arrêter les sites et de faire uniquement des vidéos sociales", a rappelé le patron de So Press. Avant de se lancer dans un métaphore parlante : "Tu as un gros robinet. Les mecs ouvrent le robinet. Tu te dis : 'C'est génial !' Tout le monde veut mettre la main en dessous. Après, les mecs ferment le robinet petit à petit. Il y a moins de trucs qui tombent dans ta main. Pour qu'il y en ait autant qui tombe dans ta main, tu remets de l'argent. C'est normal. C'est le business de Facebook. C'est logique. A leur place, je ferais pareil", a-t-il résumé.
Franck Annese a conclu sur le sujet : "Nous, notre rôle là-dedans, c'est d'être un peu malin. Notre rôle est d'y aller, car c'est bien sûr important, ça génère de l'audience, et c'est un média assez rigolo à utiliser. Mais il faut y aller avec intelligence. Il ne faut pas se jeter comme un con dans la gueule du truc parce qu'à un moment donné, quand les mecs ferment le robinet, t'es battu (...) Notre dépendance à Facebook est de 30 à 40%, ce qui est assez faible pour un site internet. On a beaucoup de nos camarades qui sont dépendants à 80% de Facebook". puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.