Interview
Gad Elmaleh ("Saturday Night Live" sur M6) : "J'ai très envie de parler de politique !"
Publié le 5 janvier 2017 à 11:45
Par Charles Decant
L'humoriste est le premier invité de la version française de l'émission satirique américaine.
Le "Saturday Night Live" de Gad Elmaleh Le "Saturday Night Live" de Gad Elmaleh© Lessire/Bestimage/Shutterstock/Kalinin
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C'est un pari de taille ! Ce soir, M6 lance l'adaptation française de "Saturday Night Live", l'émission satirique américaine culte actuellement dans sa 42e saison. Et c'est à Gad Elmaleh que la chaîne a fait appel pour cette première où l'actualité sera passée au crible sous le prisme de l'humour, des détournements et des parodies. A cette occasion, puremedias.com s'est entretenu avec l'humoriste, qui a passé plusieurs mois à préparer ce show d'envergure.

l A LIRE : Comment M6 prépare son "SNL" avec Gad Elmaleh

Propos recueillis par Charles Decant.

"'SNL', c'est tout le contraire des César"

"Saturday Night Live", c'est plus dur à préparer que les César ?
Ca n'a rien à voir, parce que les César, on est que dans des figures imposées à l'intérieur desquelles on doit essayer tant bien que mal de trouver une liberté pour pouvoir faire rire, alors que les gens ne sont pas là pour rire à la base. Donc c'est difficile. "SNL", ce n'est que de la liberté dans laquelle il faut essayer de trouver un peu de rigueur avec des gens qui ne sont là que pour rire. C'est tout le contraire. Les César, c'est une très bonne école.

On les compare souvent défavorablement aux Oscars...
Il faut arrêter avec ça. Ce n'est peut-être pas les Etats-Unis, ce n'est peut-être pas les Oscars, mais c'est élégant, il y a des grands cinéastes qui sont là, on rend hommage au cinéma français. C'est trop facile de critiquer les César en disant "C'est pas les Oscars". Bah non, c'est pas les Oscars ! T'es pas aux Etats-Unis, ce n'est pas du tout la même industrie. Après, si demain, on me demandait ce qu'on peut améliorer dans les César, j'aurais des choses à dire, mais c'est très difficile. Un jour, Jerry Seinfeld m'a dit que ça n'avait rien à voir avec la France ou les Etats-Unis. Il m'a dit "Tu essaies de faire rire une salle où plus la soirée passe, plus il y a de perdants dans la salle. Car le gagnant, il y en a un seul, il est content et il rigole à tout ! Mais pour un gagnant, il y a quatre ou cinq perdants. Et eux n'ont pas envie de rire ! C'est un exercice difficile, je l'ai fait trois fois, et ça m'a appris beaucoup.

"S'ils avaient choisi quelqu'un d'autre, je l'aurais mal pris"

Vous êtes le premier invité de l'émission, mais vous participez aussi à sa conception puisqu'il s'agit d'une première. C'est une vraie responsabilité...
Oui, mais je suis aussi flatté d'avoir été choisi pour lancer l'émission en France. Comment dire les choses sans paraître trop prétentieux ? S'ils avaient choisi quelqu'un d'autre, je l'aurais mal pris. Vraiment, je le dis franchement. Pas parce que je me la pète et que je pense être le seul à pouvoir le faire ! Mais parce que je suis tellement en phase avec ce type d'univers, d'écriture... J'aime tellement ce format à mi-chemin entre le stand-up, le pitch de film, le gag... Je suis très fier, très content... Pour le deuxième, ils font ce qu'ils veulent ! Mais je pense qu'ils devraient prendre Jamel. Et s'il n'est pas libre, vous appelez Foresti !

Mais pas trop de pression en tant qu'invité et co-créateur de la version française d'une émission aussi culte que "SNL" ?
C'est vrai que "SNL", aux Etats-Unis, c'est une institution. C'est un label, c'est une marque. Quand il y a un événement aux Etats-Unis, joyeux, tragique ou émouvant, tout le monde veut connaître la lecture de "SNL". Un peu comme à l'époque on regardait "Les Guignols" en se demandant ce qu'ils allaient dire sur telle ou telle déclaration. C'est un grand rendez-vous incontournable, et tous les grands humoristes sont passés par là. Mais ce qui m'a rassuré, c'est que la première demande pour participer à la version française, elle est venue de Seth Meyers (animateur de late show et ancien de "Saturday Night Live", ndlr). Il m'a écrit pour me dire que ce serait bien de rejoindre l'équipe française parce qu'ils étaient derrière. Non pas que je doutais du travail qu'ils pouvaient faire, mais parce que c'est toujours bien d'avoir la maison-mère derrière qui te dit que c'est une bonne idée et qu'elle soutient le projet. Sinon j'y serais allé un peu à reculons, j'aurais eu peur de la façon dont ils auraient vu le truc.

"J'ai très envie de parler de politique"

"Saturday Night Live" parle beaucoup de politique, que vous n'abordez pas beaucoup a priori...
Dans mes spectacles, je le fais peu mais là j'ai très envie d'en parler. En même temps, dans mes spectacles, j'ai toujours parlé d'observations du quotidien, de choses humaines, de choses qui collent à ma vie. Et ce qui colle aujourd'hui à la vie des Français, à ma vie, c'est ça ! Peut-être que c'est plus facile en télé, en one shot, entouré d'autres comédiens, de parler de politique. Parce qu'on est tous dedans. Plutôt que de traîner un spectacle sur six mois... C'est très vite daté, la politique. En quelques jours, le sketch est fatigué.

Des déguisements, c'est possible ?
Tout est possible ! Je crois qu'il ne faut se mettre aucune limite, que ce soit dans l'idée, dans l'écriture, dans le gag, dans le déguisement... C'est un sketch show ! Le plus de perruques, de déguisements et de faux noeuds papillon il y aura, le plus heureux je serai !

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