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Gilles Bouleau (TV Notes 2014) : "Je ne cherche pas la lumière en dehors du 20 Heures"
Publié le 24 juin 2014 à 13:24
Par Benoit Daragon
Sacré "Meilleur présentateur de JT" lors des TV Notes 2014, Gilles Bouleau revient pour puremedias.com sur ses deux années aux commandes du "20 Heures" de TF1.
Gilles Bouleau, élu "Présentateur de JT" de la saison pour les "TV Notes" 2014. Gilles Bouleau, élu "Présentateur de JT" de la saison pour les "TV Notes" 2014.© Christophe Chevalin / TF1
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Après avoir remporté le prix de la "Révélation" en 2012 alors qu'il était le joker de Laurence Ferrari, Gilles Bouleau a été désigné "Présentateur de JT" de la saison lors des TV Notes 2014, organisées par puremedias.com en partenariat avec RTL et 20 Minutes. Un exploit puisqu'il bat Laurent Delahousse primé lors des précédentes éditions de notre grand sondage.

Propos recueillis de Benoît Daragon.

puremedias.com : Ce prix est-il révélateur de votre installation aussi rapide que réussie depuis deux saisons aux manettes du 20 Heures de TF1 ?
Gilles Bouleau : Je suis très content, d'abord. Et je remercie vraiment vos internautes ! J'ai le sentiment que ça récompense tout le travail qu'on a entrepris depuis deux ans. Un travail complexe sur la forme et le contenu des reportages, sur l'architecture et la lisibilité du journal. Ca a l'air d'être de la cuisine mais c'est essentiel ! Avec mon équipe, on essaye chaque jour d'améliorer la pédagogie.

Ce prix, vous le devez sans doute un peu aussi à Laurence Boccolini et Nicolas Canteloup qui sont à l'antenne avant et après votre journal !
Rires. Oui, bien-sûr, c'est aussi grâce à eux que le journal se porte bien ! Nicolas Canteloup est le contre-pied du journal mais pour rire à ses blagues, il vaut mieux avoir vu le journal avant ! Cette saison, j'associe aussi Didier Deschamps qui a formé une belle équipe et Karim Benzéma qui marque de beaux buts ! (Rires).

Plus sérieusement, qu'avez vous apporté concrètement à ce journal ?
Dès le matin, on fait tout pour que le journal soit lisible et compréhensible, tout en restant classe. A quoi bon entasser des millions d'informations si le public n'en retient qu'un tiers ou la moitié ? Le parti pris, c'est celui de la clarté. C'est ce que j'aime dans les médias très grand public : m'adresser au plus grand nombre et faire attention à ne laisser personne au bord du chemin. Le tout en 34 minutes chrono !

"On a installé un contrat de confiance avec les téléspectateurs"

Etre pédagogique, c'est ce qui vous permet de garder les téléspectateurs quand vous abordez des sujets complexes ou quand vous diffusez une interview de 25 minutes de Vladimir Poutine ?
L'interview de Poutine est un bon exemple. C'est atypique de proposer d'écouter, à la télévision pendant 25 minutes, un grand leader de la planète qui ne parle pas un mot de français, aborder des problèmes de géopolitique. Même s'il y avait un intérêt journalistique indéniable, ce n'était pas gagné d'avance côté audience. Si nous n'avons pas perdu un seul téléspectateur, c'est qu'on a installé un contrat de confiance avec eux. Notre public est resté car il savait que, comme tous les jours, ce serait intéressant. Quand ils nous trouvent clairs chaque jour sur les sujets quotidiens, ils savent qu'on le sera aussi avec des sujets hors norme. Et j'espère bien qu'on recommencera l'expérience !

Vous avez déjà lancé Hillary Clinton pour qu'elle réponde à Poutine ? Ou Bachar el-Assad ?
Ca fait partie des gens que nous aimerions avoir, oui ! Mais on ne va pas dévoiler nos munitions... Poutine c'était parfait pour nous car sa première prise de parole depuis la crise ukrainienne était très attendue et qu'il n'y avait aucun sujet interdit. Avec Jean-Pierre Elkabbach, à aucun moment on nous a interdit d'aborder un quelconque sujet. On a pu parler des Pussy Riot, des camps de travail et même lui demander de réagir à Hillary Clinton qui l'avait comparé à Hitler. C'était une liberté journalistique dont il fallait profiter.

"Après l'interview, Poutine nous a proposé de discuter autour d'un verre de façon informelle pendant plus d'une demi-heure ! !"

Elle était dure cette interview ? Poutine est assez glaçant...
Il n'est surtout pas très ponctuel (rires). On nous a installés dans une pièce minuscule à 14 heures, et, à 22 heures, on nous a expliqué que le Président était fatigué et qu'il allait se reposer. On a eu peur de ne jamais le voir ! Puis il est revenu un peu plus tard. Dans son rôle, je l'ai trouvé très cohérent et très bon. Après l'interview, il nous a proposé de discuter autour d'un verre de façon informelle pendant plus d'une demi-heure ! Cet after était aussi passionnante que l'interview. Nous avions une liberté de ton totale. Il avait la volonté de nous convaincre. Dans son rapport avec les journalistes, il s'est métamorphosé par rapport à son arrivée au Kremlin en 2000.

On s'est amusé de voir que Jean-Pierre Elkabbach vous couper souvent la parole. Ca a été dur de faire cette interview avec lui ?
C'est drôle que vous ayez eu ce sentiment car on avait beaucoup travaillé les questions et les relances. Nous nous étions parfaitement répartis les rôles. On était tous les deux sur le bord de notre fauteuil prêts à poser la question suivante ou relancer. Pendant que le laps de temps que nous avions, Jean-Pierre avait envie que les choses soient dites du coup il a fait plusieurs relances, c'est normal.

Vous allez le faire évoluer ce journal la saison prochaine ?
A la rentrée, forcément, il faut qu'il y ait un peu de changement. Il y aura donc des nouveautés visibles mais je ne peux pas vous en dire plus pour le moment !

Vous redoutez les changements que France 2 a annoncé ?
Dans un journal, on ne peut jamais s'assoupir. Donc tout le monde évolue tout le temps. Personnellement, la concurrence me stimule. En plus, je connais très bien David Pujadas avec qui j'ai travaillé sur LCI.

Vous pensez toujours faire un meilleur journal qu'eux ?
On se décarcasse tous les jours pour faire le meilleur journal possible. Nous sommes obligés car aujourd'hui, à l'heure de l'information continu, rien n'oblige les téléspectateurs à regarder le 20 Heures de TF1. S'ils sentent que c'est moins bon, ils vont voir ailleurs ! S'ils reviennent c'est que toutes les fois précédentes, la promesse a été tenue. Et c'est plus difficile que de faire un coup d'éclat une fois de temps en temps !

"Je n'ai jamais interviewé François Hollande"

Vous allez bientôt faire votre première interview du 14 juillet. On peut encore attendre quelque chose de cette interview généralement compassée ?
Il y a toujours quelque chose d'intéressant qui en ressort. Les anciens, comme moi, se souviennent des déclarations faites ce jour-là par Chirac, Mitterrand ou Sarkozy. C'est une rencontre solennelle entre le Chef de l'Etat et les Français. Mais ce que dit le Président dépend toujours des questions qui lui sont posées. A David et à moi de lui poser les bonnes questions. J'en ai 1001 à l'esprit, surtout que je n'ai jamais interviewé François Hollande.

Le ton incisif de l'interview par Jean-Jacques Bourdin vous a donné des idées ?
J'ai toujours eu le sentiment qu'il fallait poser des questions avec franchise et de ne pas hésiter à les reposer. Dans une interview, la deuxième question est aussi intéressante que la première, surtout quand c'est la même. Je cherche toujours la façon de la poser clairement pour que le téléspectateur comprenne et soit heureux qu'on pose les questions qu'ils auraient voulu poser s'ils avaient été à notre place.

"Je peux toujours prendre le métro sans être dérangé"

Quand vous êtes arrivé au 20 Heures, vous expliquiez que les gens ne vous reconnaissaient pas dans la rue ? C'est toujours le cas ?
Pas toujours, non ! De temps en temps, on vient me saluer mais c'est rare ! En règle générale, les gens ne heurtent pas les réverbères quand je passe dans la rue. Je peux toujours prendre le métro et le train sans être dérangé !

En février, dans "Le Tube", Vincent Lagaf' a expliqué ne pas savoir qui vous étiez. Vous l'avez rencontré depuis ?
Non, je n'ai pas eu l'occasion. Mais j'ai vu l'émission et la séquence était très drôle ! Il y a quelque chose de vrai dans sa réponse : je ne cherche pas la lumière au-delà de celle entre 20h00 et 20h30. C'est pour ça que je suis content que les internautes m'aient choisi car je ne suis pas le plus exposé des présentateurs. Et je ne le cherche pas d'ailleurs ! Du coup, je suis assez fier en me disant que vos internautes ont davantage voté pour la qualité de ce journal que pour des motifs extra-professionnels !

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