Revirement de l'UER. Ce vendredi, en fin d'après-midi, l'Union européenne de radio-télévision a finalement décidé d'exclure la Russie du concours de l'Eurovision, dont la finale doit se tenir le samedi 14 mai à Turin. L'institution fait ainsi marche arrière après avoir annoncé ce matin être en faveur du maintien du pays de Vladimir Poutine dans la compétition musicale.
"Le conseil d'administration de l'UER a pris cette décision à la suite d'une recommandation formulée plus tôt dans la journée par l'organe dirigeante du concours de l'Eurovision, sur la base des règles de l'événement et des valeurs de l'Union européenne de radio-télévision", déclare-t-elle. Et d'ajouter : "La décision reflète la crainte que, à la lumière de la crise sans précédent en Ukraine, l'inclusion d'une candidature russe dans le concours de cette année puisse discréditer la compétition".
L'UER précise qu'avant de prendre cette décision, elle a "pris le temps de consulter largement ses membres" et rappelle qu'elle "est une organisation apolitique engagée à défendre les valeurs du service public". "Nous restons déterminés à protéger les valeurs d'une compétition culturelle qui promeut les échanges et l'entente internationale, rassemble les publics, célèbre la diversité à travers la musique et unit l'Europe sur une même scène", conclut-elle.
Ce communiqué va à l'encontre de l'annonce faite ce matin de conserver une candidature de la Russie dans l'édition 2022 de l'Eurovision. "Les membres de l'Union européenne de radio‑télévision en Russie et en Ukraine se sont engagés à participer à la compétition cette année à Turin et nous prévoyons d'accueillir les artistes de ces deux pays en mai prochain", avait écrit dans un communiqué l'UER, actuellement présidée par Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions. Les équipes de l'UER, instance rassemblant 116 organisations de 56 pays, avaient conclu en indiquant néanmoins qu'ils continueraient d'"analyser de près la situation".
Pour rappel, hier, après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la chaîne de télévision publique ukrainienne, UA : PBC, avait officiellement demandé, dans un courrier adressé à Delphine Ernotte, l'exclusion de la Russie du concours européen de la chanson. Concrètement, UA : PBC avait demandé à la présidente de l'UER que ses homologues russes, les chaînes publiques Channel One et VDTRK, soient exclues de la plus grande alliance de médias de service public (MSP). Dans ce courrier, ces deux chaînes russes avaient été qualifiées de "porte-parole du Kremlin", "d'instruments de propagande politique financés par l'État russe" ou encore "d'être un élément moteur de la guerre de l'information du gouvernement russe contre l'Ukraine et le reste du monde civilisé".