On ne la connaissait pas sous ce jour-là. Depuis qu'elle a défendu Nolwenn Leroy face au Front National et surtout son passage dans "On n'est pas couché" sur France 2 le 25 février dernier où elle s'est attaquée au discours de Philippe Poutou, le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste, la chanteuse Hélène Segara n'a plus peur de prendre position sur le domaine politique. Invitée de Benjamin Petrover dans "Ca va se passer ce week-end" ce samedi sur Europe 1, elle est revenue sur ses propos.
"C'est social. C'est plus social que politique. Parce qu'encore une fois, moi, je ne suis ni de gauche ni de droite, je n'irai à aucun meeting, je ne suis ralliée à aucun parti" déclare-t-elle, lunettes de soleil sur le nez dans le studio, avant de revenir à son intervention : "J'ai eu un candidat qui est arrivé avant ce monsieur, qui s'appelait Dominique de Villepin, et qui disait qu'il se présentait par devoir parce qu'il est Zorro et qu'il va sauver la France et que derrière, j'ai un Poutou qui s'est assis, qui a des idées surement sincères mais qui dit qu'il faut flinguer le capitalisme, et qui dit qu'il va se présenter mais qu'il n'y croit pas lui-même."
"Donc, au bout d'un moment, entre les deux, je me suis dit : 'Je ne sais même pas pour qui je peux voter aujourd'hui'. D'abord, aucun d'eux ne sera capable de tenir les promesses qu'ils font. Si on continue à fonctionner comme on fonctionne, tout notre système social va s'effondrer" poursuit-elle, jugeant le discours de Philippe Poutou "trop extrême", bien qu'elle reconnaisse que son intention reste bonne, notamment au niveau des "pourris comme Total". Quant à la proposition de François Hollande de taxer les hauts revenus à 75% - "ce qu'il ne fera pas d'ailleurs" selon elle -, Hélène Segara trouve que cela permettra aux "gros capitaux" de partir.
Mais les hommes politiques ne sont pas les seules victimes de la verve d'Hélène Segara. Elle s'en prend également à certaines personnes qui abusent du système, notamment aux Restos du Coeur, dont le concert des Enfoirés a signé la meilleure audience historique du programme. "Quand j'entends les bénévoles - avec qui je discute beaucoup - qui me disent qu'il y a des gens qui font la queue pendant des heures pour avoir leur panier-repas et puis que d'un seul coup, il arrive 2 ou 3 types en Mercedes qui viennent chercher leur panier-repas, je me dis qu'il y en a qui profitent du système, au détriment d'autres qui sont plus nombreux et nécessiteux" explique-t-elle, affirmant aider des associations non-médiatisées.
Plus tôt cette semaine, c'était à son propre label, Mercury, qu'Hélène Segara s'en prenait, dans les colonnes de Paris Match, des propos repris par nos confrères de Pure Charts. Elle rejette sur sa maison de disques l'échec de son dernier album , sorti en avril 2011 : "Ce disque n'a pas été suffisamment travaillé par le label. Il faudrait un deuxième clip, mettre des moyens... Une fois de plus, Universal est en restructuration et j'en ai assez de vivre ça. Depuis que je suis arrivée, il y a eu trois directeurs, et j'ai appris en décembre que ma chef de projet était partie... Je n'arrive pas à reconnaître les gens avec lesquels je travaille" confiait-elle, tout en assurant ne pas regretter sa collaboration avec Da Silva.