Une mauvaise blague, pas du harcèlement. C'est la ligne de défense choisie par Hugo Clément, accusé par la journaliste Nassira El Moaddem de "harcèlement et d'humiliations" alors qu'elle était étudiante à l'Ecole Supérieure de journalisme de Lille. Des agissements, notamment deux canulars téléphoniques, qui auraient été le fait de trois de ses camarades de promotion en 2008, parmi lesquels Hugo Clément donc, mais aussi Martin Weill.
Nassira El Moaddem avait choisi d'évoquer publiquement le sujet en décembre 2017, avant de tenter de remettre ce dossier au premier plan à l'occasion de l'affaire "Ligue du Lol", du nom de ce groupe Facebook composé de journalistes, de communicants et de publicitaires accusés de harcèlement en ligne, même si ces deux dossiers sont distincts.
Hugo Clément était l'invité hier soir d'Anne-Elisabeth Lemoine dans "C à vous" sur France 5, à l'occasion de la sortie de son livre "Comment j'ai arrêté de manger les animaux". L'occasion pour l'animatrice de l'interroger sur cette affaire de harcèlement supposé et de savoir si le journaliste de "Konbini News" était prêt à présenter ses excuses. "Moi, je m'excuse quand j'ai fait une faute. Et il n'y a pas eu de faute", a-t-il assuré. "Je suis habitué aux calomnies et aux rumeurs à mon sujet sur les réseaux sociaux. Malheureusement, ce n'est pas nouveau. C'est un peu le revers de la médaille quand on accepte de s'exposer", a-t-il ajouté.
Sur le fond de l'affaire ancienne qui l'oppose à Nassira El Moaddem, l'ancien journaliste de "Quotidien" a estimé qu'il s'agit d'un "règlement de comptes entre étudiants qui ne s'entendaient pas et qui ne s'entendent toujours pas aujourd'hui. On essaie de faire passer une blague téléphonique - comme ça arrive très fréquemment dans les écoles et qu'on m'a fait moi aussi - pour du harcèlement, ce qui est absolument scandaleux".
Pour Hugo Clément, le harcèlement est un délit qui doit être "poursuivi et condamné en justice". "J'en sais quelque chose parce que le harcèlement, j'en subis tous les jours sur les réseaux sociaux", a-t-il témoigné, affirmant qu'il a porté plainte à plusieurs reprises contre des individus et que des procédures sont en cours. Et de préciser sa pensée de la manière suivante : "Je condamne le harcèlement sous toutes ses formes, de manière totale".
Pour sa part, Patrick Cohen n'a pas manqué de relever que le directeur de l'école de journalisme de Lille avait convoqué les étudiants incriminés pour tenter de mettre fin au conflit. "On s'est excusés à l'époque", a reconnu Hugo Clément tout en maintenant que cela n'avait rien à voir avec du harcèlement : "C'était une blague téléphonique. Dire que c'est du harcèlement, c'est absolument scandaleux, c'est de la diffamation et on ne se laissera pas déstabiliser par ce genre de calomnies qui visent à régler des comptes pour des raisons qui me sont absolument inconnues. Je n'ai jamais harcelé personne".
A la question de savoir s'il envisage de porter plainte contre Nassira El Moaddem, Hugo Clément est resté évasif. "Il y a des plaintes qui sont en cours. Contre cette jeune femme, on s'en réserve le droit". Et de conclure : "La victime de harcèlement aujourd'hui, c'est moi".
De son côté, la principale intéressée a réagi sur Twitter dans la foulée de ces déclarations. "Ce qu'Hugo Clément qualifie de 'blague' est bien un harcèlement, comme l'affirme le directeur de l'ESJ Lille de l'époque. Quant aux intimidations de poursuites judiciaires, elles ne me feront pas taire. Je demande un droit de réponse", a déclaré Nassira El Moaddem, interpellant directement Anne-Elisabeth Lemoine. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.