Les affaires Mathieu Gallet et Agnès Saal prennent une tournure juridique. Comme l'annoncent nos confrères de France Info et France Inter, l'association Anticor, qui déclare lutter "contre la corruption", a déposé plainte contre X auprès du procureur de la République de Créteil pour "détournement de fonds publics" et "délit de favoritisme". Sur son site, l'association explique avoir déposé plainte pour "que toute la lumière soit faite sur la gestion de cet établissement public".
Anticor accuse Agnès Saal de "détournements de fonds publics" pour ses frais de taxi, de plus de 40.000 euros. Dans la foulée, la présidente de l'INA - qui a depuis présenté sa démission et est devenue chargée de mission au ministère de la Culture - avait évoqué "une maladresse" et indiqué qu'une partie de ces trajets avait été réalisée par son fils. Une partie du total de ces factures a été remboursée depuis, comme l'indiquent nos confrères. Concernant la plainte d'Anticor, l'avocat d'Agnès Saal, Maître Jean-Pierre Mignard, n'écarte pas la possibilité d'une plainte pour "dénonciation calomnieuse" contre Anticor. "Cela n'a pas de sens de dire qu'il y a eu une dilapidation de fonds publics, un détournement, ce sont des mots très graves qui ne correspondent en aucun cas à ce qui s'est passé", déclare-t-il.
Concernant les accusations de "délit de favoritisme", l'association se base sur des faits rapportés par Le Canard Enchaîné il y a quelques semaines. L'hebdomadaire satirique avait affirmé que Mathieu Gallet, alors président de l'INA, aurait passé des contrats avec des sociétés de conseil en communication, pour plusieurs centaines de milliers d'euros et sans appel d'offres préalable. Mathieu Gallet avait alors fermement démenti les accusations du Canard Enchaîné et annoncé des poursuites judiciaires contre l'hebdomadaire.
Contactés par France Info et France Inter suite à la plainte de l'association Anticor, ni Mathieu Gallet ni Agnès Saal n'ont souhaité réagir. De son côté, l'avocat de l'association espère l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Créteil, et envisage déjà des suites si celle-ci n'est pas ouverte. "S'il ne le fait pas ou si nous avons le sentiment que l'ouverture de cette enquête est là pour protéger ceux qui sont encore en place, nous déposerons une plainte avec constitution de partie civile pour aller jusqu'au bout et, qu'enfin, il y ait un souci de la gestion publique dans les organismes publics", indique Maître Jérôme Karsenti aux deux stations.