Nicolas Sarkozy, candidat mal-aimé du service public ? C'est ce qu'a longuement laissé entendre Eric Ciotti hier, invité de "Questions politiques", l'émission politique de Nicolas Demorand sur franceinfo et France Inter. Le plus ubuesque de l'intervention d'Eric Ciotti, soutien de l'ex-président, étant qu'il était interrogé par Alexandra Ackoun sur... la situation à iTELE !
Alors que la journaliste de France Inter lui demande si un grand patron d'un groupe de médias - comprendre, Vincent Bolloré - peut tout se permettre, Eric Ciotti ne semble pas vraiment prompt à accabler le milliardaire breton : "Personne ne peut tout se permettre. Il y a des actionnaires privés. Il n'est pas illogique qu'ils veulent défendre un format. Si ils ont investi dans un média, c'est aussi pour avoir une idée de la façon dont ils vont le diriger".
Puisque Vincent Bolloré est un acteur privé, Eric Ciotti considère qu'il peut donc faire à peu près ce qu'il veut. En revanche, il n'en va pas de même pour le service public. "Il faut aussi qu'il y ait une indépendance, une liberté sur le service public", débute-t-il avant de s'en prendre à un reportage d'Envoyé Spécial sur Bygmalion qualifié de "scandaleux" et "à charge contre Nicolas Sarkozy".
C'est ensuite contre le 20 Heures de France 2 que le député LR enrage, "Quand je vois la place qu'on a donné, au 20 Heures, à Patrick Buisson qui fait un livre à charge contre Nicolas Sarkozy" avant de fustiger un documentaire de Gérard Miller, évoqué comme un "adversaire notoire de Nicolas Sarkozy", récemment diffusé sur France 3. Il précise alors que "l'indépendance doit être faite partout, plus encore sur le service public qui appartient à tous car financé par le contribuable et le contribuable attend une objectivité et une neutralité totale", avant d'évoquer des "influences politiques très fortes" au sein du CSA.
L'animosité de l'ancien président et de ses proches à l'égard du service public n'est pas nouvelle. En octobre dernier, suite à la diffusion du premier débat de la primaire de droite sur TF1 et RTL, Nicolas Sarkozy avait subrepticement salué un "débat très bien animé, par des journalistes professionnels". Comprendre que TF1 et RTL sont de bons élèves impartiaux, à l'inverse de France Télévisions.
Après son passage dans "L'émission politique" sur France 2, l'ancien président avait d'ailleurs fustigé "l'arrogance" des animateurs de la Deux. Malheureusement pour lui, l'ancien président retrouvera prochainement les journalistes du service public lors du troisième débat de la primaire qui sera diffusé le 17 novembre sur France 2. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.