Demain soir, M6 donnera le coup d'envoi de X-Factor, le format de télé-crochet numéro un dans le monde. L'émission succède à Nouvelle Star et à une première saison sur W9 dont M6 tente de se distancer. Exit Alexandre Devoise, remplacé par Sandrine Corman et bienvenue à un nouveau jury composé de Christophe Willem, Veronic Dicaire, Henry Padovani et Olivier Schultheis.
A la veille du lancement de l'émission, l'ancien chef d'orchestre de Nouvelle Star s'exprime sur puremedias.com. Il évoque son nouveau statut de personnalité publique, sa crainte de se voir ou de s'entendre mais aussi ce que X-Factor propose et en quoi l'émission se distance de Nouvelle Star, parfois critiquée pour son côté bobo et élitiste. Olivier Schultheis explique également qu'il n'a plus peur de ne pas trouver de star, même si l'inquiétude était réelle lors des castings.
Pourquoi vous êtes-vous lancé dans cette aventure ?
En fait, c'est ce que je fais toute l'année : découvrir des gens, essayer de leur trouver un univers musical, les diriger, les produire, c'est ce qui m'intéresse. Sauf que moi, je fais ça sans caméra en règle générale. Quand on m'a proposé ça je sortais de Nouvelle Star. J'ai longuement hésité parce que j'étais surpris déjà qu'on me propose ça. J'ai fini par accepter parce que le producteur de cette émission est quelqu'un que je connais depuis très longtemps, en qui j'ai une grande confiance musicale. Il avait très envie que je me lance dans l'aventure avec lui, et à l'époque quand j'ai vraiment monté Nouvelle Star c'était une aventure similaire parce que je n'avais jamais fait de télé, je ne veux pas faire de télé. On m'appelle pour m'occuper de musique, de pleins de trucs, je refuse tout le temps. Et une de mes plus belles aventures a été Nouvelle Star. Là je me suis dis, "écoute tu n'as qu'à être toi même, c'est ce que tu fais toute l'année de découvrir des gens". J'ai découvert Christophe Maé, j'ai fait les premières chansons de Christophe Willem, là je vais produire un jeune mec qui va j'espère exploser. J'ai hésité pour les histoires de caméras et de photos et tout ça, parce qu'à la base je déteste ça. Mais on m'a dit que ce serait une thérapie !
Donc la médiatisation n'était pas du tout le but recherché, c'est plutôt le contraire en somme...
Ce n'était pas du tout le but recherché, non. Jusqu'à maintenant j'ai toujours été caché, Nouvelle Star je ne voulais pas qu'on me filme. Je me suis jeté à l'eau et je me suis dit voilà, on verra bien. Et puis finalement, ça se passe plutôt pas mal.
Vous avez demandé à voir les rushes les premières fois ?
Au contraire, je ne veux rien voir ! (Rires) Je ne veux pas m'entendre, je ne veux pas me voir, je ne regarderai pas les émissions. J'essaie d'être normal.
Ca vous fait un peu peur de devenir une personnalité publique ?
Non. Mais je ne m'en rends pas du tout compte. Je vais vous dire, là évidemment tout d'un coup, il va y avoir une exposition supérieure évidemment, mais j'ai quand même fait pas mal de projets... Là j'ai composé des chansons de Mozart l'Opéra Rock, j'ai fait Willem, j'ai fait Maé à une époque où personne ne voulait de Christophe Maé. Donc là oui ça va être encore beaucoup plus puissant on va dire, mais pour l'instant j'ai l'impression que ça ne changera rien pour moi. Après je me trompe peut-être, mais ça me stresse pas du tout par rapport à ça. Ce qui me stresse, c'est de me voir et de m'entendre, ça je ne peux pas. Mais je ne suis pas obligé de le faire, donc ça va.
Vous êtes dans une situation particulière par rapport aux autres membres du jury puisque vous faisiez partie de l'équipe Nouvelle Star. Qu'est ce que vous attendez de différent dans cette émission, musicalement parlant ?
Bien sûr ça été la première réflexion que j'ai mené quand on m'a fait la proposition. Qu'est ce qui m'a décidé ? Déjà les personnes qui s'occupent de l'émission comme je vous l'ai dit, le producteur et toute l'équipe puisque ce sont les mêmes, c'est la même prod. Ce sont des gens en qui j'ai confiance. Je sais qu'il n'y aura pas de voyeurisme débile, de trucs débiles, ça ne m'intéresse pas ça. Et c'est plus ouvert que Nouvelle Star. Alors après, est-ce que ça se ressentira ou pas, je pense oui, vraiment. On a quand même bien travaillé déjà, bien avancé. On en est déjà à des étapes plus loin que ce que le public va découvrir. C'est beaucoup plus ouvert, déjà tout se passe en public donc ça change vraiment la donne, parce que tu te retrouves sur une scène du Zénith avec 2..000 personnes dans la salle, ce n'est pas la même chose que de te retrouver devant un jury de quatre. Ce n'est pas plus dur ou moins dur, c'est différent.
Au niveau du casting aussi, le fait que ce soit ouvert à tous, ça change la donne ?
Oui, il y a les groupes déjà. On a vu des gens de 50, 88 ans, même si ce n'est pas allé très très loin. Voilà et l'implication aussi. Ce qui m'a fait accepter, c'est aussi l'implication que j'aurai par rapport à la catégorie qu'on va me donner. C'est ça qui m'intéresse, c'est de produire, c'est mon métier. C'est de découvrir des gens et de les emmener quelque part. Voilà, c'est pour ça que j'ai accepté ce programme. C'est très différent sur ce plan-là, à l'arrivée on va essayer de trouver quelqu'un qui a du talent. Et je suis sûr qu'on va y arriver. Au début j'étais un peu inquiet, mais là on a fait une autre étape. Il y a quand même du lourd en étant très très honnête, parce que s'il n'y en avait pas eu, j'aurais été emmerdé, j'aurai été pro. Je l'aurais fait bien, le mieux possible. Là, à moins de grande déconfiture et de grand craquage, il y a quand même quelques personnes qui sont relativement, on va dire, sur-talentueuses. A confirmer.
Donc vous avez quand même eu quelques nuits blanches au début de l'aventure, avant d'être convaincu qu'il y avait du talent ?
Une fois que vous êtes le nez dans le guidon, vous n'avez pas la nuit blanche, mais quand c'est arrivé sur la deuxième partie et qu'on les a fait chanter de nouveau tous et toutes, il y avait des gens sur qui je misais et qui se sont avérés sans aucun intérêt. C'est très dur en fait de savoir sur un coup. Ce n'est pas sur le temps : au bout du troisième mot, je sais déjà si ça le fait ou si ça ne le fait pas, si il y a quelque chose ou pas, après je peux me tromper comme tout le monde. Mais même dans Nouvelle Star il y avait le même type d'interrogation. Je ne regardais pas les castings et sur le premier prime je me disais "Lui il est terrible !". Et à la deuxième émission il faisait exactement la même chose en moins bien, il était moins terrible. Et à la troisième c'était terminé. Il y a quand même des ballons de baudruches quoi. Ca existe. Maintenant, là, on les a vus quand même trois fois chacun et il y trois ou quatre personnes dont j'aimerais vraiment m'occuper. Des candidats qui m'excitent. Artistiquement parlant bien entendu.
Vous avez déjà vécu, je suppose, le départ prématuré de certains de vos chouchous dans Nouvelle Star. Craignez-vous que la frustration soit multipliée par dix si certains de vos candidats partent avant ?
C'est le jeu. A un moment, on est quand même dans une émission de télé et c'est le public qui décide. Maintenant, éliminé ou pas éliminé, il y a des gens qui, s'ils sont éliminés très tôt, ne vous inquiétez pas je m'en occuperais personnellement après. Et c'est comme sur Nouvelle Star, il y a je veux dire des gens qui n'ont pas gagné, comme Amel Bent, comme Thierry Amiel qui a un peu disparu mais qui a un talent de dingue. Ce sont des gens qui m'ont vraiment marqué. Et plus que certains gagnants et là, je sais encore qu'il y aura des gens comme ça. Voilà. Donc je suis rassuré parce que je me dit qu'on a de la matière pour faire une saison quand même très très excitante. Après qui gagne, ou ne gagne pas, là ça m'échappe. Je me battrai pour qu'ils votent pour, que ce soit ma catégorie ou pas.
On a parfois reproché à Nouvelle Star un côté bobo, élitiste et même un peu trop pointu dans les choix musicaux et même dans l'attitude du jury qui recherchait un certain type de candidats...
Les consignes pour X-Factor c'est de faire table rase de tout. Moi il n'y a qu'une chose qui m'intéresse, c'est si la personne me déclenche quelque chose ou pas. Après on est guidé par son goût, ce n'est pas spécialement bobo parce qu'après il y a des gens extrêmement populaires qui me plaisent beaucoup. Maintenant c'est vrai que je suis plus touché par certaines musiques que par d'autres, comme n'importe qui. Donc je pense que ce sera qualitatif. S'il y a des choses très populaires qualitatives, j'aurais ce discours-là, "ce n'est pas mon truc, mais je reconnais un grand talent". Même si c'est dans ma catégorie. Et en fonction de la catégorie qu'on va me donner, j'essaierais d'emmener les gens dans quelque chose qui est un petit peu différent. Après bobo, pas bobo, moi la chanson rive gauche, ce n'est pas mon truc, ça c'est très bobo, donc quelque part je ne le suis pas. Mais c'est vrai que Sheila, Michel Sardou ce n'est pas mon truc non plus. Donc on verra bien. Là je me concentre sur le talent des gens. Après on verra dans quelle branche ils se sentent bien. On s'adaptera.
Est-ce que, outre les candidats des télé-crochets, il y n'y a pas un élitisme global envers la musique populaire ? On ne lit pas beaucoup de choses très positives sur Christophé Maé, par exemple. Vous avez aussi travaillé avec Hélène Ségara...
On parle de choses différentes. Hélène Ségara, j'ai fait des arrangements de cordes, donc ce n'est pas la même implication. Christophe Maé je l'ai produit, je l'ai monté de A à Z. Christophe Maé, même si je ne suis pas tous les jours d'accord avec ce qu'il fait aujourd'hui, c'est quelqu'un qui a un talent de dingue. Vous le mettez sur une scène avec une guitare, c'est comme Jacques Higelin, j'ai travaillé très longtemps avec lui. Vous parlez de Christophe ou d'Hélène. Les gens avec qui je me suis le plus impliqué aussi c'est en effet Jacques Higelin, Brigitte Fontaine, Zazie... Donc Christophe Maé, j'y ai cru puisque je l'ai emmené, je me suis battu contre vents et marées. C'est quelqu'un qui a un talent extraordinaire. Après s'il chante des choses qui me touchent ou pas, c'est un autre problème. Mais lui en tant qu'artiste, il est là. Et ça, personne ne pourra me dire le contraire ou alors on ne sera pas d'accord. On n'en a pas beaucoup des comme ça en France. Sur scène, ça fait très mal.
En tant que juré, on fait facilement la différence entre les candidats qui viennent pour la gloire et ceux qui viennent pour la passion ? Est-ce d'ailleurs quelque chose qui doit rentrer en compte ?
Il peut très bien y avoir quelqu'un qui vient pour la gloire et qui a un talent de dingue, on va le prendre et on ne va pas le lâcher. Maintenant, en règle générale, c'est souvent lié. Vous sentez s'il y a un fond assez rapidement. Peut-être sur une première audition comme quand on faisait les villes en province ou à Paris, on peut se laisser embrouiller sur un truc. A la deuxième, les masques tombent et à la troisième c'est réglé, on le voit. Après, le talent ça ne court pas les rues non plus, donc évidemment sur le global, sur les vingt-quatre derniers candidats qu'on a sélectionnés, il y en a qui pour moi n'ont pas un grand intérêt. On n'aura jamais, mais n'importe où, ni en Angleterre, ni en France, ni aux Etats-Unis vingt-quatre personnes avec un talent de dingo. Maintenant, moi je pense, vraiment, qu'on a cinq personnes avec un talent très très très haut placé. Il y a un énorme talent. On en a cinq. Ce qui est déjà génial. Donc je dors bien parce que je me dis que déjà, il y aura de quoi s'exciter, s'engueuler, se faire plaisir et tout ça. Il y a de la matière.
Vous avez vu les versions étrangères de l'émission?
J'ai un petit peu regardé, oui.
En terme de show, l'émission anglaise est assez impressionnante...
Ouais ça ne m'impressionne pas. Les gens l'année dernière, j'ai regardé l'année dernière et je trouvais qu'il y avait des gens terribles, qui n'ont pas gagné d'ailleurs. Y' avait la petite là, je ne sais plus, qui chantait du R&B...
Cher Lloyd ?
Oui, voilà. Il y avait la grande black, genre un peu Sade, Rebecca. Ouais et puis les membres du jury sont excellentissimes.
Ca devient plus de la télé que de la musique, d'ailleurs...
Bien sûr, mais on fait de la télé. On est là quand même pour faire de la télé. J'ai quand même vu, quelque part Nouvelle Star ça me sert, j'ai vu ce que c'était, je suis complètement prêt à l'assumer, parce que ça ne m'empêche pas de faire de la musique. Et moi, trouver des jeunes artistes, ça me plait. Avec des gens sympas - parce que les gens qui sont avec moi, je peux vous dire que je ne les connaissais absolument pas à part Christophe, mais on se marre. On se marre et quand on ne se voit pas pendant... Moi j'étais en Belgique avec Alain Chamfort, voilà, on s'appelle tous les jours. Mais l'un n'empêche pas l'autre. Et ça c'est grâce au producteur de cette émission. On est là pour faire de la télé, faire un beau spectacle, pour que les gens passent un bon moment. Mais ça n'empêche pas d'être sérieux au niveau musique. Comme l'était Nouvelle Star. Sauf qu'on sera autre part, voilà.
Comment vous vous décrireriez en tant que juré ?
J'essaie d'être le plus juste possible à mon goût. Je suis difficile, mais je suis difficile avec moi-même aussi. J'essaie vraiment comme vous me l'avez dit, y'a des gens qui ne chantent pas parfaitement et pour qui je vais m'enthousiasmer. Et d'autres qui chantent parfaitement pour qui je vais vraiment dire, ça ne m'intéresse pas. Je vais être moi-même, tout simplement. Je vais être naturel, aussi chiant et casse-couille que je le suis au naturel.
Interview
Olivier Schultheis : "Je vais être aussi chiant et casse-couilles qu'au naturel"
Publié le 14 mars 2011 à 16:26
Demain soir, M6 donnera le coup d'envoi de "X-Factor". A la veille du lancement, Olivier Schultheis, membre du jury, nous en dit plus sur l'émission, sa personnalité de juré, le côté bobo de "Nouvelle Star" et sa peur de ne pas trouver de star.
Olivier Schultheis© Nicolas GOUHIER/M6/FMF/ABACAPRESS.COM
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