
Les idées entrepreneuriales les plus louables émanent souvent de problématiques personnelles. Candidate dans l'émission du 12 février de "Qui veut être mon associé ?", Eva Ngalle a créé l'application TI3RS pour sécuriser les échanges entre parents séparés dans le cadre de violences conjugales. Cette maman d'un enfant a elle-même été confrontée aux débordements de son ex-conjoint après leur rupture. Une épreuve qui a conduit cette Savoyarde à trouver une solution, pour laquelle elle espérait un coup de pouce des investisseurs du programme de M6. Elle s'est donc présentée face aux "business angel", et sa démarche a bouleversé certains d'entre eux. "Je cherche à lever 100.000 euros contre 12% du capital afin d'aider un maximum de personnes qui sont en train de vivre ce que j'ai vécu", a-t-elle indiqué en préambule.
Après avoir répondu aux questions de ses interlocuteurs sur la monétisation de son projet, Eva Ngalle a retracé son parcours à la demande de Kelly Massol. "Quand mon fils est né, j'ai fait un travail alimentaire dans une mutuelle qui faisait aussi de la sécurité sociale, et j'ai perdu cet emploi quand je me suis séparé. J'avais peur d'aller au travail car j'étais en contact clientèle et j'avais peur que mon ex-conjoint vienne dans les locaux puisque j'étais toujours menacé au téléphone", a-t-elle expliqué, déclenchant les pleurs de la fondatrice d'une marque de cosmétiques pour cheveux. "Comment se reconstruire quand tous les jours, on est encore victime de violence, même après la séparation ?", s'est-elle interrogée pour mettre fin à ce "ras-le-bol" incompris par les associations. "Mon ex-conjoint a eu une interdiction d'entrer en contact pendant deux ans. Pendant cette période-là, on était en garde alternée, et en fait c'était mon papa qui faisait office de tiers de confiance sauf qu'il a également subi des insultes et des menaces et que tout s'est déporté vers lui (...) L'application c'est comme si on avait quelqu'un pour nous protéger 7 jours sur 7, 24 heures sur 24", a poursuivi la jeune femme face à un jury compatissant.

Les yeux embués, Jean-Michel Karam a pris le relais pour encourager l'entrepreneuse à "conquérir le monde". "J'ai l'ambition internationale", a confirmé la fondatrice de cette application mobile, dont l'argumentaire et le projet n'ont pas laissé indifférent le panel d'investisseurs, impressionnés par l'histoire inspirante d'Eva Ngalle. "Bravo, on fait aussi ce métier-là pour voir des histoires comme ça", lui a lancé Marc Simoncini, avant de la couvrir de compliments et de lui faire la proposition qu'elle attendait. "Je serais à vos côtés pour ce type de projet", a conclu le chef d'entreprise convaincu du potentiel du projet. "On a vu là une histoire inspirante parce que vous êtes partis d'une situation très difficile pour vous reconstruire et c'est souvent dans l'adversité que naissent les meilleurs projets", a surenchéri Eric Larchevêque, qui ne poussera pas le bouchon jusqu'à effectuer une contre-offre à son compère.
Même le très cash Antoine Bourbon ira de son commentaire élogieux et de sa punchline "du chaos naissent les étoiles" pour qualifier le parcours de la femme en face de lui. Mais la proposition finale émanera d'un Jean-Michel Karam chamboulé, lequel suggérera à ses collaborateurs d'entrer au capital et de gonfler la cagnotte totale pour "aller plus vite et réussir sa mission". Un deal accepté par Eva Ngalle qui compte désormais quatre nouveaux actionnaires contre 200.000 euros et 30% de sa société.