Que reste-t-il d'iTELE en cette veille de Noël ? Dans un état des lieux détaillé sur la situation actuelle de la chaîne, le site Les Jours.fr rapporte que la chaîne d'information en continu du groupe Canal ne sera pas en mesure d'assurer son antenne ce week-end. Et pour cause, les effectifs ayant été saignés par la grève qui a secoué la chaîne il y a quelques semaines, iTELE n'a plus le personnel nécessaire pour faire tourner son antenne en pleine période de fêtes.
Pour ce week-end de Noël, iTELE se bornera donc à proposer une éternelle boucle de rediffusions, exactement comme celle qui faisait vivre son antenne durant les 31 jours de grève de la rédaction, entre le 17 octobre et le 16 novembre dernier. Il devrait en être de même le week-end prochain, la chaîne envisageant de limiter son antenne à un dispositif allégé autour des derniers voeux du quinquennat de François Hollande.
Depuis la fin de la grève, la chaîne d'information, créditée de 0,4% de part d'audience en novembre - son plus faible niveau historique -, n'a plus jamais été en mesure de faire tourner son antenne à plein régime. Selon Les Jours, sur les 120 journalistes qui composaient la rédaction il y a encore quelques semaines, il n'en resterait aujourd'hui guère plus d'une trentaine. Dans le début du conflit, la chaîne d'information aurait ainsi essuyé quelque 95 départs (CDD et pigistes compris).
Quand ceux-ci ne sont pas volontaires, ils sont officieusement encouragés voire officiellement contraints par la direction d'iTELE, qui ne fait montre d'aucune détermination pour stopper la fuite de ses talents. En début de semaine, un ancien journaliste du service web d'iTELE rapportait ainsi sur les réseaux sociaux que ses piges avaient été annulées "du jour au lendemain", sans motif. "Une mesure punitive", selon cet ex-gréviste. Autre exemple édifiant : le départ d'un rédacteur en chef qui s'était vu refuser la prise en charge des éditions soirs du week-end, pourtant vacantes. "C'est pire qu'une chasse aux sorcières, c'est laisser pourrir le truc pour qu'on parte" commente un journaliste dans les colonnes des Jours.
Pour l'heure, un retour à la normale sur l'antenne d'iTELE est inenvisageable. La plupart de ceux qui sont partis continuent d'être salariés de la chaîne. De fait, la direction compte prendre tout son temps pour s'atteler à les remplacer. Quant au projet CNEWS, attendu pour "mi-janvier" d'après les dernières déclarations de Serge Nedjar, il reste "improbable" qu'il puisse voir le jour dans de telles conditions selon les derniers salariés de la chaîne.