Vincent Bolloré compte au moins un soutien. Critiqué pour sa gestion de la crise à iTELE (31 jours de grève), l'homme d'affaires est défendu par Yves de Kerdrel, patron de "Valeurs Actuelles", dans un éditorial sur le site de l'hebdomadaire. A ses yeux, la mobilisation autour de la chaîne et du mot-clé #JeSoutiensiTELE sur les réseaux sociaux n'est l'oeuvre que du "Tout-Paris médiatique" et du "petit monde socialo-bobo-écolo", les seuls à "s'émouvoir de cette grève." Les Français bobos avec leur panier en osier qui vont acheter des oeufs frais le matin chez la fermière ne sont pas cités.
"La majorité silencieuse des français", convoquée par certains candidats à la présidentielle ces derniers mois, ne serait pas, selon lui, sensible aux revendications de la rédaction. Ces Français "auxquels on impose déjà l'information biaisée de France Inter, les émissions politiques 'manipulées' de France 2 ou les très coûteuses émissions régionales de France 3 ne sont pas mécontents qu'une télé de gauche se fasse hara-kiri", note Yves de Kerdrel dans son éditorial au vitriol. Il estime que cette grève a eu au moins une vertu, celle d'avoir permis aux téléspectateurs d'aller tester une autre information plus objective. "Que la grève s'arrête ou que le travail reprenne dans les prochains jours, les téléspectateurs ont eu le temps d'aller goûter d'autres chaînes de télévision, notamment moins orientées politiquement", assure-t-il.
Yves de Kerdrel demande donc à Vincent Bolloré de "tenir bon" face aux salariés grévistes qui ont ce mardi reconduit la grève pour une 31e journée, une durée de conflit inédite. Le directeur de la rédaction de "Valeurs Actuelles" encourage donc les journalistes "politisés" d'iTELE à partir, "de manière à nettoyer enfin ces écuries d'Augias" pour "pouvoir reconstruire sur les débris de cette grève une vraie chaîne d'info, qui ne parle pas seulement aux habitués du Café de Flore, mais à l'ensemble des Français." Surfant sur la polémique médiatique autour de l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis, Yves de Kerdrel en profite enfin pour dénoncer "l'incroyable déconnexion entre les principaux médias français et la vraie vie de ceux auxquels ils sont destinés". Précisons enfin que Yves de Kerdrel est réputé pour être un ami proche de Vincent Bolloré.